The Wild Mammoths:
devenir le groupe le plus mauvais de France !
Complètement destroy et sauvages, les Wild Mammoths font dans le garage rock, ou " rock préhistorique ", comme ils disent. Leurs concerts sont de véritables shows qui ne passent pas inaperçus (y compris dans la presse locale et auprès des commissariats du département…). Voici donc ce que racontent les Wild Mammoths dont l’ambition semble être de devenir le groupe le plus mauvais de France.
Maître Follas : On va commencer par une petite présentation du groupe.
Buddy : On est 5, Luccio au chant, qui est pas là, Schmitor à la guitare, Elio au clavier, Brian à la batterie et moi-même Buddy à la basse. On existe depuis 96.
Schmitor : Mars 96. Ça faisait des années qu’on avait envie de jouer, de faire du rock’n’roll. Et là, à la sortie d’une beuverie, on s’est dit qu’on pourrait monter un groupe. On a jouer dans la cave de mes parents, alors que personne ne savait jouer d’un instrument. On ne sait toujours pas jouer. Tous nos morceaux sont sur 1 accord ou 2, maximum. Quand on joue, on sait jamais ce que ça va devenir. On fait une espèce de garage, psychédélique si on veut. Tout est basé sur la déconnade la dérision.
Brian : Moi j’ai abandonné l’idée de mettre une étiquette. Tu peux prendre en référence, la moitié des années 50 à la moitié des années 60 et la période Sun. On a même pas le temps de s’emmerder à savoir si on fait du garage ou pas. C’est bon quand on te range dans un bac à disque.
Maître Follas : Depuis 96, le groupe a-t-il évolué ?
Buddy : Notre objectif c’est d’être le plus mauvais possible. Plus on est mauvais, plus ça plait.
Elio : Le groupe a évolué depuis la formation de base. Au début il y avait Schmitor, Buddy, Hammer à la batterie et un clavier. Mais musicalement… on est surtout une bande de potes, on fait notre musique.
Schmitor : Nous on aime le rock’n’roll, garage, tout ce qui est 60’s, 50’s.
Elio : C’est plus facile à jouer…
Brian : C’est basique. Il faut que ça reste le plus dépouillé possible... On s’est pris la tête pour des enregistrements... Deux prises live, terminé.
Elio : On joue sur du vieux matos, rafistolé.
Brian : Faut évoluer avec les techniques, tu l’as en main [le dictaphone]. Mais faut pas oublier les anciennes. C’est dans les vieilles casseroles que tu fais le meilleur.
Schmitor : T’aurais du venir avec la machine à écrire ancienne… Remington…
Maître Follas : Qu’est ce qui vous motive pour faire cette musique ?
Schmitor : Ben le même goût de la même musique, le garage, le rock’n’roll…
Elio : On se connaît tous depuis très longtemps. Colmar c’est pas une grande ville, on va toujours aux mêmes endroits où passait la musique qu’on aimait, aux mêmes concerts. C’était des camarades de beuverie, j’étais sûr de toujours les retrouver au bar. Même si le concert était pas bien, on se retrouvait au bar, c’était cool. Il m’ont pris pour mon look.
Schmitor : Ouais t’as un bon look, tu veux pas jouer du rock’n’roll avec nous ?
Elio : Je savais pas jouer, les autres non plus. Le seul qui avait une formation minimale, c’est Buddy, depuis…
Buddy : Depuis 20 ans.
Elio : On va pas leur dire que t’as dépassé la quarantaine. Ça fait 30 ans que tu joue. Et donc la musique la plus simple à faire, c’est du bon rock’n’roll basique. Il démarrait un petit truc à la basse, le batteur essayait de suivre…
Schmitor : C’est du rock’n’roll halloween. On est déguisé, le chanteur a une tronçonneuse,…
Brian : ça représente un ensemble indissociable, autant la picole que les séries B, que… attention de ne pas tomber dans le piège de la tendance. Maintenant, tous ces collectors que tu vas trouver en grande surface. Vaut mieux chercher des trucs sombre.
Maître Follas : C’est un style qu’on retrouve pas mal sur Colmar…
Schmitor : Il y a les Too Bad qui sont aussi dans cet esprit là. Les Space Pigs aussi.
Maître Follas : Et il y a aussi le côté plus punk, le côté metal…
Schmitor : Il y a beaucoup plus de groupes metal. C’est dans l’air du temps.
Elio : mais on sait toujours pas pourquoi ils font du metal.
Buddy : Là vous m’apprenez un truc, j’étais pas au courant.
Elio : Si les mecs qui jouent à côté…
Buddy : Ah c’est du metal ? Je croyais que c’était la ventilation qui merdait. Mais c’était un groupe qui jouait…
Maître Follas : Votre public, c’est des connaisseurs, des gens qui viennent pour écouter spécialement cette musique ?
Schmitor : Non, ils sont complètement bourrés.
Buddy : C’est surtout un moment de détente pour eux. Parce que y’a pas de limites.
Schmitor : Quand on nous écoute tout ce relâche.
Elio : Y’a un truc très marrant au début. Nous on faisait notre petite musique dan le garage de ses parents, plutôt dans la chaufferie. On se trouvait mauvais, très mauvais. Et dès qu’on était en concert, on voyait des gens devant qui trépignaient qui dansaient, qui étaient fous et qui venaient nous féliciter à la fin. On se regardait : " encore plus mauvais qu’en répèt… ", " ouais moi aussi ", " je t’entendais pas ". Les 2 premières années, c’était toujours comme ça.
Brian : précise bien que c’était pas un concept inventé. Ce qu’on appelle rock’n’roll dans le réel c’est bien ce côté là, que tout le monde connais pas. Ça a été nettoyé. Ils ont sorti un mec avec une belle banane, c’est terminé. Même Elvis… On est pas des inventeurs de concept, ça c’est les start up des groupes actuels. Il y en a qui splitte, tu sais même pas qui ils sont.
Elio : Pour répondre plus précisément à ta question, le public est souvent surpris. La musique, le chanteur, le show sur scène… on est arrivé dans des bleds où on nous connaissait pas.
Schmitor : On surprend les gens. On arrive sur scène, il n’y a pas de chanteur, et il surgit au fond de la salle avec une tronçonneuse. On balance du ketchup, de la farine… On a des armes, des trucs sur scène. Il assure vraiment le show le chanteur, c’est dommage qu’il est pas là. C’est vraiment le bordel. Faut faire ça parce qu’on fait une musique un peu minimaliste, un rock’n’roll à 3 ou 4 accords… On est déguisé, on fait Halloween toute l’année.