Orange Street
Voici un groupe que je tenais beaucoup à interviewé étant donné l’excellente impression que m’avais laissé Shakin’up, leur dernier album (chroniqué dans le Rock’n’Roots n°1, à mon avis le meilleur disque ska reggae 2002, avec le live de Jim Murple Memorial). Malheureusement, je ne les ai toujours pas vu en concert, mon emploi du temps étant très complexe… Je me suis donc résigné à envoyer quelques questions par e-mail, dont voici les réponses, par Mike, bassiste d’Orange Street.
Maître Follas : Présentation habituelle (historique, discographie, line up...)
Mike : Le groupe est né en 1997. A l’origine constitué de 5 membres (basse, batterie, percussions, guitare, chant/clavier), la formation s’étend au fil des mois : Patrick (trombone), Benoit (saxophone et flûte traversière), Guillaume (trompette) et Seb (orgue et piano) rejoignent bientôt le groupe.
Après un premier album (Step’in) sorti en juillet 2000 et vendu à 6000 exemplaires, Orange Street s’empresse de donner naissance à Cayenne dub session, album dub issu de Step’in. Enfin, le dernier né : Shakin’up !
Maître Follas : D’où vient le nom du groupe ? Pourquoi ce choix ?
Mike : Orange Street caractérise une rue très populaire de Kingston, un ‘carrefour’ historique des influences musicales jamaïcaines, la rue qui a abrité non pas les premiers studios mais les premiers acteurs de la musique yardie, ceux sans lesquels la musique jamaïcaine ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui (Prince Buster, Coxsone, Lee Perry...).
Voilà qui symbolise notre musique. Notre répertoire, aussi étendu que nos influences met à l’honneur les différentes vagues de la musique jamaïcaine : mento, ska, rocksteady, reggae, dub...
Maître Follas : Sur Shakin’up, on retrouve une musique très typée, très proche d’influences jamaïcaines (jusqu’au calypso). C’est un retour aux sources, aux racines les plus profondes ?
Mike : Nous avons toujours revendiqué ce côté oldie. Nous ne nous intéressons pas franchement à ce qui s’est fait dans les années 80 (surtout le seconde moitié !) et encore moins à ce qu’on peut entendre aujourd’hui en Jamaïque. De même, la fusion des styles ne nous intéresse pas. L’authenticité, la pluralité et la recherche du son d’époque est notre mot d’ordre. C’est pour cela que nous sommes assez satisfaits de Shakin’up dont le mixage correspond bien à nos attentes.
Maître Follas : Vous arrivez à avoir un son très particulier sur certains titres (Oh please, Letter...) qui fait que l’on croit écouter un 45 tours original de Studio One (alors que d’autres titres sonnent plus reggae français, très contemporain, Mr General...) Est-ce que vous recherchez ce son oldie ?
Mike : Nous avons fait preuve d’exigence sur le son du nouvel album aussi bien à l’égard des ska, rocksteady et calypso qui par définition doivent sonner oldie. Le reggae, chronologiquement parlant, est plus récent (et a eu une durée de vie plus longue subissant ainsi l’évolution technologique en matière d’enregistrement) que les styles précédemment évoqués d’où un son plus propre (sans pour autant le qualifier de ‘contemporain’ !).