Stevo's Teen

 

Fin avril 2002, le Jack and Zack, petit bar strasbourgeois, avait fait venir les Stevo’s Teen. Ce groupe de Montpellier nous a fournit 3 bonnes heures de ska, rapide et festif (mais bien quand même), devant une petite centaine de personnes. Malgré les prix très élevés pratiqués dans cette salle (6€ l’entrée et 2,8€ la bière ! ! !), ce fut une bonne soirée. Je voudrais d’ailleurs en profiter pour dire que ça me fait chier ce genre de crétin qui vous arnaque en vous faisant payer des merdes (Kro, Heineken,…) à 20 F!!! Voilà je l’ai dis.

Après cette bonne soirée, malgré tout, je me suis décidé à poser quelques questions, en compagnie de Rom W, à Pierrot, le guitariste chanteur des Stevo’s Teen.

Maître Follas : Racontes nous un peu l’histoire des Stevo’s Teen.

Pierrot : On existe depuis 8 ans, mais ça fait qu’un an qu’on fait que ça. C’est pour ça qu’on vient jusqu’ici. L’Alsace c’est quand même loin de chez nous. Pendant 7 ans on était amateur, on glandait chez nous. A force, ça prend de l’ampleur sans qu’on le veuille et au bout d’un moment, combiner le boulot et ça, c’est dur. On a choisit. On tente l’aventure avec le groupe. On fait des petites tournées, on s’amuse.

Maître Follas : Vous arrivez à en vivre correctement ?

Pierrot : ça fait un an et on a réussi à tous être intermittents du spectacle. On a fait 55 dates cette année. Ça va. Là on va essayer de faire un 3ème album et de bien faire la promo dessus, d’en vendre un peu. Comme ça on jouera encore plus. Pour ce qui est d’en vivre bien… Moi j’ai divisé mon niveau de vie par 2. Je suis informaticien. Mais bon je fait ça pour le plaisir pas pour les tunes, sinon on ferait autre chose.

Maître Follas : Vos 2 premiers albums sont auto-produits, vous avez lancé une souscription pour les faire. C’est parce que vous avez pas d’autres possibilités ou c’est un choix délibéré ?

Pierrot : Je crois que c’est quand même un choix délibéré. Quoique s’il y avait eu un mec qui était venu avec du fric et qui aurait dit " Je vous paie votre album ", on aurait pas dit non. Comme ça on fait ce qu’on veut. D’ailleurs le troisième, qu’on est en train de faire on l’autoproduit encore au niveau de l’enregistrement, mais au niveau du pressage on aimerait avoir une licence. C’est à dire que t’as 3 niveaux. T’as la production complète. Universal te files des tunes à mort, te paie le studio, le pressage (la production) et la distribution. Après t’as le niveau licence. Tu fais l’enregistrement et tu trouve une licence. Le mec il presse ton truc à toi que t’as fait comme t’as voulu. Et c’est lui qui distribue. Le troisième niveau c’est que la distrib. Pour le deuxième album on a la distrib. Un distributeur à Toulouse. Comme ça t’en a partout en France. C’est le seul truc que les groupes peuvent pas faire aujourd’hui en France. Tu peux produire ton disque, payer l’enregistrement, parce que les studios maintenant sont abordables. Tu peux presser ton disque. Nous on le presse à Barcelone, on a de supers prix. Mais, tu peux pas faire le tour de France pour mettre des disques partout dans les bacs.

Rom W : Donc la promotion du disque ne dépend que de vous.

Pierrot : Oui, c’est pour ça qu’on aimerait trouver une licence. La promo c’est dur. Pour le deuxième album, on a nous même fait la promo. Il faut téléphoner partout. Il faut payer 10 000F pour avoir un petit encart dans Rock Sound ou Ragga ou je sais pas quoi. Et même si t’as la bonne volonté, t’as pas forcément les connaissances. Quelqu’un qu’est du métiers, qu’appelle le gars de Ragga par exemple et qui lui dit " tu peux nous faire une chronique ", c’est bon. Toi t’appelles et tu dis " je suis Pierrot des Setvo’sTeen, tu peux nous faire une chronique " et ben t’attends. Ce business là pour nous c’est nouveau. On découvre tout ce monde de requins. Mais bon on a du recul. On va pas se faire bouffer comme ça. Le jour où on signe un contrat, on sait que ce sera avec un mec bien, une boite bien. Pour l’instant on s’auto-produit, et fait tout nous même et on se débrouille bien.

Maître Follas : Les premiers albums ont marchés ?

Pierrot : Le premier est vendu à 1 500. On l’a fait un 7 jours, tout compris, mixage et tout. 16 titres à l’arrache. On le vend dans les concerts et par Internet, mais on le distribue plus vu que c’est quand même vieux. Par rapport à maintenant, les musiciens qui sont dessus, c’est plus les mêmes.

Rom W : Il pourra être plus accessible quand vous serez célèbres…

Pierrot : Le troisième on va y mettre plus de moyens, comparés aux 7 jours de studio du premier et aux 9 du deuxième. Ça montre qu’au niveau artistique on veut faire un truc bien. Comme on a un distributeur, on va peut être retravaillé avec lui, donc on sait que notre album il sera dans les bacs. Effectivement ça va peut être relancé le deuxième, on va peut être faire un pack avec les 2. Par contre le premier c’est plus les mêmes musiciens, bien que les morceaux on les joue encore. Mais la qualité… A l’époque on était un petit groupe de Montpellier. C’est fait à l’arrache…Même le deuxième, distribution nationale, il est meilleur que le premier, mais quand tu l’écoute à côté de la Ruda ou tout ça, on est à la rue. Sinon au niveau de la composition on est content de se qu’on a fait. Et puis il faut des moyens du temps, et le temps c’est de l’argent. C’est con tu vois, nous on parlait pas d’argent jusqu’à 1 an. Maintenant qu’on en vie on est obligé d’en parler. Mais bon, c’est quand même pas un leitmotiv, on est pas un groupe neuf qui est né pour cartonner. Moi j’ai monté le groupe il y a 8 ans pour s’amuser, pour faire la fête de la musique et les 2 bars du coin. Au début on faisait que des reprises des Ludwigs. Moi je suis ultra-fan. Je faisais du punk rock avant. Après on a fait des morceaux à nous. Mais on était un groupe amateur donc les mecs venaient et puis ils aimaient plus ils se barraient, y’en a un qui partait à l’armée, etc. Donc on était obligé de rembaucher d’autres musiciens. Ça a tourné. Maintenant on arrive à avoir une équipe stable.

Rom W : Comment ça se passe quand un nouveau musicien arrive ?

Pierrot : Très bien. Il faut que le gars adhère au concept. Ça va vite. On est nombreux, on a tous une petite part de l’affaire, c’est pas comme un trio où si tu changes le batteur, c’est primordial. Nous on est 9. Mais il y a un noyau dur.

 

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