Maître Follas : Est-ce que vous passer tous les trucs qui sortent actuellement dans le style roots, 60’s ? Est-ce que c’est pas un peu 36 fois la même chose ?

Sam : C’est vrai que ça fait parfois 36 fois la même chose. On les passe selon le public. Un programmateur qui fait dans le ska, ce qui est quand même pas très grand public, son intérêt c’est de pouvoir boucler sa soirée dans le même créneau musical. Nous on est content de pas jouer après un groupe qu’a rien à voir avec ce qu’on fait. Si le public est plutôt jeune, profane… Les jeunes de 20 ans c’est plus la Ruda, Marcel, Ska-P, si ils connaissent Spook and the guay s’est pas mal. Un peu plus loin, ils connaissent des grands noms. Si c’est 70% du public on leur mettra ce qu’ils aiment, mais ça nous empêchera pas de mettre Desmond Dekker, Judge Dread ou Derrik Morgan. On va mettre une certaine proportion de morceaux grand public pour que tout le monde soit content. Le but c’est quand même la teuf. Ça nous empêchera pas de faire découvrir des choses intéressantes que eux-même ne soupçonnait pas pouvoir aimer. Si on met des choses que personnes ne connaît du début à la fin, ce qu’on pourrait très bien faire, je vois pas l’intérêt. Mais bon des soirées entières à passer du Ska-P, on deviendrait fou.

Maître Follas : Est-ce que c’est pas difficile d’arriver en fin de soirées dans tous les concerts de la région après les plus grands groupes ? est-ce qu’il y a encore un public pour vous ?

Sam : Si on y est c’est déjà que le programmateur nous fait confiance, donc on est déjà content. Ensuite, il y a pas grand monde qui fait ça. S’il y en avait plus ce serait bien. En Alsace je connais pas 4 groupes de ska qui joue régulièrement depuis… on va dire 4 ans. Si c’étais le cas les programmateurs pourraient faire plus de 1ère partie, éventuellement après, si la configuration du festival le permet. On nous appelle parce qu’on sera dans le créneau à coup sur. On aime bien aussi cassé le genre. Si c’est les Skatalites, on va finir avec des trucs un peu plus velus. Selon le public. Mais c’est souvent un public qui aime le ska de manière large et qui est content d’écouter du jazz jamaïcain autant que du skacore ukrainien. Mais c’est aussi une lacune alsacienne. Tu vas dans le Sud Ouest, il y a un groupe de ska à tous les coins de rue.

Maître Follas : Il n’y a pas non plus de lieu où passe régulièrement du ska, où il pourrait y avoir un DJ permanent. Ça vous brancherait ce genre de chose ?

Sam : Si ça existait, on le ferait, quitte à faire 2 soirées par mois, ce qui paraît prétentieux, mais jouable. Mais encore faut-il qu’il y ait un bar qui ait envie de le faire, qu’il fasse des effort pour fidéliser une clientèle. Mais bon, ceux qui écoutent du ska boivent beaucoup de bières, donc à priori c’est rentable. Sur Mulhouse on a déjà quelques points de chutes comme le Space Mountain. Les patrons faisaient un peu les fous, donc ils ont eu 3 fermetures administratives, maintenant ils ont arrêtés. J’y ai programmé les Fils de Teupuh, les Rageous Gratoons… Mais ça faisait trop de bruit apparemment. Mais bon, ils se blindent la gueule, ils crient partout, ils ferment 2 heures après l’heure. Si ça existait ici ou ailleurs on le ferait. Sur une période de 6 mois par exemple parce que le sélecteur sont boulot c’est de vendre des ski. Donc il a 5 mois de vacances, mais quand il bosse, il bosse à fond. En novembre on peut pas assurer trois soirées.

Maître Follas : Et votre tournée internationale, aux States… ?

Sam : On était effectivement à Miami avec des potes, mais c’est pas vraiment pour jouer. Mais en fait en aimerait bien jouer en Suisse, on a des contacts avec Kalles Kaviar, qui sont super sympa. On était déjà en Allemagne. On était sur 1 ou 2 plans à Bruxelles, mais c’est compliqué. Les opportunités ont les a, mais on bosse… c’est pas toujours jouable.

Maître Follas : Qu’est ce qui fait que des gens aient envie de faire passer un sound system ska ?

Sam : Depuis la recrudescence de ce style en France, qui est pas mal en retard par rapport à l’Angleterre, la Hollande, l’Allemagne en terme de reconnaissance… Les programmateurs de grands festivals se hasardent pas trop parcequ’ils sont pas certains d’avoir un public assez important, à part s’ils programment les Specials par exemple. Mais il y a deux catégories de gens qui aiment bien nous avoir, c’est ceux qui ont programmé un plateau ska et qui veulent que leur soirée finisse bien ou c’est des bars qui savent déjà que le ska c’est la teuf. Depuis peu ça marche mieux. Les patrons de bar qui connaissent pas et qui font passer un Cd de ska par hasard remarque le côté fiesta, les gens bougent…

Maître Follas : Dans l’avenir vous avez des projets particulier ?

Sam : Récemment on a du refuser un plan sur la Bretagne pour cause de vacances. Mais 70% des plans viennent du site internet (www.skameleon.com), en ce moment on a fait des t-shirt, des stickers, on aime bien ce genre de trucs. Donc on est un là-dedans. Avant j’avais le temps, quand je voulais un truc que personne en faisait, de l’organiser moi-même. J’aimerai bien qu’il y ait un festival vraiment ska ndans le coin. Je vois qui le ferai et j’ai plus trop le temps d’organiser. Mon projet c’est qu’il n’y ait pas trop de temps mort pour le ska en Alsace. La Laiterie à Strasbourg fait des trucs, mais bon… On a fait venir Stevo’s Teen pour 2 dates dernièrement, on les avait vu au printemps de Bourges 4 fois de suite. J’ai pas mal de contacts avec pleins de groupes, de tourneurs, de par mon passé associatif. Sinon, on reçoit plein de mails de partout, de Pologne… donc on est ouverts. Le 18 octobre, je crois, les Skatalites passent à Mulhouse, donc on va peut être faire l’after. On aimerait bien être au printemps de Bourges. Là bas ça bouge bien, il y a 40 bars qui passent des groupes tous les soirs pendant une semaine. J’avais vu les Beautés Vulgaires à l’époque. J’les avais ramené pour faire la première partie de Ska-P au Nouma à Mulhouse. Mais pour y être il faut s’y prendre à temps. Sinon pour l’organisation de concerts on est prêt à donner des coups de main pour faire venir des petits groupes français qui valent le coup. A part la Laiterie, il y a rien. Mais si ils ne programment pas, c’est parce qu’ils y connaissent rien. Pourtant le ska ça vent des disques, ça tourne, ça fait partie d’une des 6 mouvances musicales principales…

Maître Follas : Quelque chose à rajouter ?

Sam : Bonjour aux Stevo’s Teen et aux Amis d’ta femme. Il faudrait qu’ils arrêtent de boire, surtout Kraspek.

 

Précédent                    Retour