DJ Skaméléon

 

On les voit dans à peu près tous les concerts ska de la région, ils ont un paquet incroyable de disques, donc je me suis dit qu’ils ont des choses à dire. J’ai donc rencontré Sam, l’un des 2 Skaméléon, l’un des très rare DJ qui passe du ska, dans un endroit bizarre autant qu’étrange, un buffet de gare…

Maître Follas : Tu peux déjà commencer par nous présenter DJ Skaméléon ?

Sam : DJ Skaméléon, c’est 2 personnes. Steph est sélecteur, et moi qui suis DJ. Je m’occupe de trouver des dates, du site net et de toutes ces petites choses parrallèles. On se connaît depuis le lycée. Comme on a 32 ans cette année, ça fait quand même 17 ans, si je n’m’abuse. On a toujours écouté tous styles de musiques, du ska depuis belle lurette. On a décidé un jour d’être DJ suite à l’opportunité qu’on a eu pour une fin de soirée.

Maître Follas : Les sound system actuellement son plutôt reggae ou ragga. Il y a peu de personnes qui apprécient le ska qui se lancent là dedans. Pourquoi avez vous fait ce choix ?

Sam : C’est parti d’une opportunité. Après la soirée qu’on avait fait dans le festival Bêtes de scène en 98, on a remarqué qu’on avait plein de skeuds, de ska et autres, ça collait bien. C’était après une prestation des Skatalites. C’est vrai que les sound system sont généralement plus dubisant ou ragga. Mais on peut s’adapter à tous ce qui se fait. On a aussi des groupes de reggae. On va pas toujours joué devant un public très connaisseurs, donc on va pas mettre des trucs très pointus pour des profanes. On essaye de s’adapter.

Maître Follas : Les Sounds à la base passent des trucs très différents, depuis le rhythmn’blues jusqu’à ce qui passe aujourd’hui.

Sam : j’ai remarqué que, par exemple, des groupes qui mélangent le rock et la funk, comme Human, Spirit, ça existait depuis belle lurette. Je me demandait comment ça se fait que personne n’ait penser à mélanger rock et ska. Et quand c’est arrivé, avec Marcel entre autre, la Ruda, d’un coup il y a eu un relent d’une scène française. Personnellement je suis pas trop fan de Sinsemilia et ce genre de choses, mais j’ai remarqué qu’il y a eu un relent. Pour les sound system, est-ce que les personnes préfèrent eux-même évoluer dans un style ? Ou est-ce qu’ils préfèrent s’approcher très près de ce qui est dancehall en Jamaïque ? ça m’étonnerait. Nous on toujours aimé le ska de tous types : lent, rapide, du monde entier, Japonais, Bulgare, Canadien, tout ce que tu veux. Des gens qui passent du reggae il y en a beaucoup, mais nous c’est pas notre accointance première. Nous c’est vraiment ska rocksteady, rude rock. C’est ce qu’on a toujours écouter.

Maître Follas : Il y a pas mal de sound system bien installés et déjà ancien dans la scène alsacienne. Vous les connaissez ? Comment voient ils la musique que vous passez ?

Sam : J’en connais quelqu’un, notamment sur Strasbourg. J’avais invité, dans une petite salle, deux DJ de Strasbourg qui étaient pas mal, qui passaient que des 45 tours. C’était Dance Hall Vibes. Pour eux, ce qui est ska, rocksteady, c’est trop pointu, trop enfermé dans un genre. Mais eux étaient plus enfermés dans le ragga que nous dans le ska. Ils aiment bien ouvrir, que ce soit plus ouvert à des choses grands publics actuelles. Mais nous on passe pas trop des trucs pointus. C’est presque éducatif parfois. On a essayé de leur montré que le ska c’est aussi ça, telle ou telle version. On a plus de 1000 skeuds toutes origines confondus. On essaye de montrer au public qu’il y a plusieurs tendances et qu’on peut s’y retrouver. Ils nous connaissent au moins de nom vu qu’on est apparu sur des affiches avec les Toasters, les Skatalites, New York Ska Jazz Ensemble, etc. Si une soirée s’oriente plus dans le dub, on va passer des trucs dubisants. On a aussi Zenzile, Lab, Improvisators Dub ce genre de choses. On s’acclimate autour d’un tronc commun qui est le ska. On cherche à dire que le ska c’est quand même beaucoup de choses différentes. Pour le grand public, le ska c’est soit Madness et Special, soit… Ska-P et Marcel. On passe aussi du Ska-P, à contre cœur, mais on sait que tout le monde va s’y retrouver. On a déjà eu 700 personnes qui dansaient sur Ska-P et 20 qui dansaient pas. Pourquoi ne pas leur mettre.

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