Maître Follas: Pour revenir à la musique, que passez-vous exactement ?

Lucas: Tout ce qui est punk ou ska [très peu de ska quand même].

Hadjy: Sinon du skate core, parfois du hardcore. Tout ce qui se rattache un peu au mouvement.

Lucas: Du moment que c’est speed ça passe.

Hadjy: Pour revenir aux femmes on a beaucoup de succès, on a pas de problèmes avec ça.

Lucas: Enfin toi et moi ça va. David est un alcoolique fini, donc il a un peu de problème.

Hadjy: C’est notre problème à tous en fait on est un petit peu alcoolique.

Lucas: Ah non, moi je bois beaucoup moins qu’avant.

Maître Follas: Comment vous faites le choix de la musique que vous passer ? C’est vos préférences personnelles ou c’est les nouveautés…

David: On essaye de passer pas mal de nouveautés et puis il y a pas mal de dédicaces.

Hadjy: On cherche un équilibre entre punk anglophone et français. On fait en même temps vieux punk classique et morceaux récents. Pour ça on a un avantage, c’est que David est plus calé punk californien, anglophone, moi c’est plus vieux punk traditionnel et Lucas punk zarbi…

Lucas: Punk français très vieux, pas mal de ska. Mais c’est surtout des morceaux choisis parce qu’on les aime.

Hadjy: Ouais c’est des choix personnels, mais on a des goûts variés. Bon j’ai noté que mes goûts plaisent plus aux auditeurs. Je vais faire une carrière solo sur Skyrock.

Maître Follas: Vous n’invitez jamais de groupes ?

Hadjy: On propose à chaque émissions aux groupes de passer. On aimerai bien faire venir un groupe dans les studios pour jouer en live, comme le faisait à l’époque Punk Off avec les 3 Zomics et d’autres.

Lucas: On a du mal à élaborer ça vu qu’on bouge pas assez en dehors de la radio. On vient, on fait notre émission, on essaye de la faire carrée, on parle de tout et de rien, et ensuite…

Hadjy: A côté on a aussi des trucs à gérer...

Lucas: Il y a nos magasins de fringues

Hadjy: ...le sex shop…

Lucas: ...le cinéma…

David: ...le groupe…

Lucas: Et encore les fans à retenir…

Hadjy: surtout les femmes, encore un problème.

Maître Follas: Vous avez une idée de l’audience ?

Lucas: Aucune idée. On se fait une idée aux appels. Par exemple, quand 3 personnes nous appellent, on est sur au moins qu’il y a 3 personnes qui nous écoutent. [rires]

Hadjy: Il y a un sondage qui a été fait auprès de la radio il y a un an, mais pas sur une grande échelle. Sur 100 personnes, 7 nous écoutaient. Mais moi je traîne souvent sur des chat sur le net et apparemment plein de monde nous écoute mais n’appelle pas par timidité. Au début peu de monde nous écoutait, mais depuis 2001-2002 on commence à faire pas mal d’audience.

Lucas: On s’en sort très bien quand il y a rien à la télé.

Hadjy: On doit être l’émission de RDL la plus écoutée avec Black Lyrics.

Maître Follas: RDL est une radio assez particulière, avec une bonne programmation musicale et elle fait des trucs originaux, notamment en ce moment elle ouvre son antenne tous les jours de 12h à 12h30 contre le FN.

Lucas: C’est surtout une radio libre où chacun peut donner son point de vue, passer son style…

Hadjy: Elle a un bon concept à la base, c’est que chaque créneau horaire correspond à un style et que donc sur la semaine tous les styles sont représentés. J’ai connu RDL en tombant par hasard sur une émission punk. Moi j’adorais à l’époque mais je savais pas que ça passait encore à la radio. Tous ceux qui disent que RDL est merdique, ont tort, tout dépend de l’émission et ils feraient mieux de passer à l’occasion et de regarder la grille.

Lucas: Le matin c’est ce qu’il y a de plus soft, l’après midi c’est des trucs culturels et le soir c’est musiques. Tard c’est les musiques violentes, comme nous ou Extrem Sound, vendredi de 23 à 1h.

Hadjy: On est tous bénévoles et on fait ça par passion et les émissions sont plutôt bien construites.

Maître Follas: Pourquoi avoir décider de faire une émission de radio, de passer de la musique au lieu de vous contenter de l’écouter ?

Lucas: C’est surtout parce qu’Hadjy à une grande gueule [on a remarqué]. En général on passe 2 morceaux et Hadjy parle 3/4 d’heure.

Hadjy: Oui mais le frère à Lucas avait déjà une émission punk ici.

Lucas: C’était le dimanche de 16 à 17h. C’était surtout du punk français. Il avait une culture musicale très vaste.

Hadjy: C’est lui qui nous a fait connaître la radio et il a arrêté un jour et moi j’avais envie d’en faire et j’ai fait chier tout le monde pour qu’on en fasse. Il nous a fallu 1 an pour avoir l’émission.

Lucas: Moi je fait cette émission par admiration pour Punk Off que j’aimais. Tout le monde déconnait, picolait. Pour faire connaître la musique.

Hadjy: On a fait cette émission pour passer du punk, ce qu’aucune radio ne faisait à l’époque. On trouvait ça dommage pour des mecs comme nous. A l’époque on déconnait pas du tout, on était même plutôt sérieux. On faisait par exemple des descriptifs de labels, on faisait des fiches... et puis on a commencé à boire.

Maître Follas: Et donc maintenant vous avez fait un groupe, The Burnz.

David: Quand on a une émission on peut s’auto-diffuser, ce qui est pas mal.

Hadjy: Ce groupe est né lorsque je discutait avec Chaz, le batteur, qui faisait Punk Off à l’époque. On étaient torchés dans un bar et moi je faisais de la guitare on s’est dit qu’il faudrait faire un groupe. Lucas s’est acheté une basse et il l’a filé à David. On est ensemble depuis août et ICP nous amenait des bières alors on l’a pris comme chanteur en septembre.

ICP: Ils étaient tellement dans la détresse à jouer tous les trois sans chanteurs. Je me suis dévoué, j’ai donné de ma personne.

David: Et pourquoi The Burnz, c’est parce qu’on est des burnes.

Hadjy: On est des merdes.

David: A part le guitariste, on débute tous dans nos instruments.

Hadjy: On a fait 2 concerts, entre autre avec les 3 Zomics. C’est bien parti pour l’instant.

ICP: Le premier concert c’était pas très bien médiatisé, il y avait 25 personnes. C’était à Ungersheim. Le deuxième au Kraken il y avait 250 personnes, salle comble. C’est autre chose.

[Les dates suivantes étaient la fête de la musique à Colmar avec J’Aurais Voulu.]

Maître Follas: Sinon vous faites quoi dans la vie en dehors de cette émission ?

Lucas: Il y a une personne qui a un boulot sérieux et qui a une belle voiture.

Hadjy: David bosse, moi je fait encore des études [fainéant !]…

Lucas: … et moi je fait un apprentissage.

David: A 19 ans c’est du propre !

Maître Follas: Est ce que vous compter continuer cette émission ? Et le groupe ?

ICP: Déjà pour le groupe, on va signer sur Universal dans 2/3 semaines. On est en tractation avec Messier.

David: On va quand même essayer de faire revenir Lescure.

Hadjy: On prend Lescure dans les chœurs. On l’avait vu à " nulle par ailleurs " et il était pas mal.

David: On va enregistrer une démo cet été, en septembre ou un truc comme ça.

Hadjy: On va aussi faire un clip parce qu’un pote au batteur a déjà fait 2 cours métrages et il nous a proposé de faire un clip. Dans l’ordre: d’abord la maquette puis on enchaîne direct sur le clip. J’aimerai bien qu’on ne cesse pas de grimper et pourquoi pas signer sur un label avec un peu de chance. Il faut juste qu’on bosse encore, mais on y croit. Pour la radio, on en parle pas beaucoup, mais en ce qui me concerne, je compte bien continuer tant que j’ai pas mieux à faire. Pour l’instant, je signe pour une troisième saison. [Accord général]

Lucas: J’espère surtout que ça va pas changer, continuer dans le même délire, le même style de musique, les mêmes têtes.

David: Et qu’on nous laisse le matos…

Lucas: Et puis dans le studio on devrait mettre un frigo pour les bières.

Hadjy: Dis moi tu mets une photo dans ton article parce qu’on est beau quand même ?

Merci aux Punk Disorder. Continuez (un peu plus de ska, si possible), une émission comme ça est vachement rafraîchissante, ça change un peu de la radio habituelle.

 

Dernière minute: L'émission Punk Disorder a été arrêtée, suite à un désaccord entre les animateurs et la radio, début 2003.

 

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