Maître Follas : Vous pensez pas qu’à terme ça pourrait remplacer les albums de " petits " groupes qui s’auto-produisent en s’endettant ?

Jérôme : Ben là, notre démo, on l’a enregistrée au local, on a joué tout en direct. Le chant et les chœurs à part. D’un 4 pistes on est passé sur un mini disc, puis sur un CD. C’est pour ça que le son est assez bon encore, à chaque fois on a pu bidouiller.

Paulo : On avait l’opportunité de le faire. Si on avait pas pu, on l’aurait sorti sur K7.

Jérôme : Je me vois pas bien aller chez un pote : " tu me graves tant de CD " Et ça va plus vite au gravage. En K7, c’est des journées pour faire 15 K7.

Paulo : Le mec qui connaît pas le groupe est qui reçoit la démo sur K7, il écoute le premier, le deuxième morceau, mais si ça le gave il arrête, il met dans un coin et il la ressort plus. En CD, il zappe, peut être un peu trop, c’est le côté noir euh le côté obscur de la chose, mais s’il y a des choses qui lui plaisent il peut se caler direct dessus. Et la pochette est plus grande donc on peut se démerder pour un truc plus joli et y’a moins de travail, c’est techniquement possible, pourquoi cracher dessus ?

Maître Follas : Et là vous allez sortir un CD.

Jérôme : Oui un 5 titres. On sait pas encore sur quel label. Tout est enregistré, il reste 2-3 peaufinages à faire au mixage. On espère que ça sortira en septembre. C’est 5 nouveaux titres, qu’étaient pas sur la démo. On a déjà 8 morceaux pour un futur album.

Paulo : En fait, à la base on avait 5 morceaux pour le futur album…

Jérôme : Mais ça nous aurait pris trop de temps, l’album serait sorti dans 1 an et demi et il nous fallait un nouveau truc parce que la démo a un peu vieilli.

Paulo : Oui, ne serait ce que musicalement. Quand on a fait la démo, ça faisait 3 mois que j’étais dans le groupe. Donc techniquement c’était pas ça. Après, quand tu fais des concerts tu progresse forcément. La qualité musicale s’en ressent.

Dom : C’est différent, c’est clair.

Maître Follas : Qu’est ce qui vous motive pour faire ce groupe ?

Paulo : Les gonzess.

Jérôme : Pour moi, faire de la musique, le punk rock, les concerts, c’est tout ce qui rythme ma vie. C’est le truc qui me branche au maximum, il n’y a rien d’autre au dessus. Il faut qu’on répète toutes les semaines sinon ça va pas. Si j’ai deux jours sans musiques ça va pas.

Maître Follas : Vous ne pouvez pas rester sans groupe ?

Jérôme : Ah non, ça va pas.

Dom : En plus, là on s’est vraiment bien trouvé. On s’entend vraiment bien, amicalement, musicalement. Il y en a un qui lance une phrase musicale, tout le monde se cale dessus. L’intuition musicale se fait tout de suite, c’est carrément le panard. Des fois quand on se lâche,… c’est génial.

Paulo : Comme a la base on écoutait les mêmes sons, on s’y retrouve relativement facilement. Pour mon cas personnel, j’avais pas de groupe avant, je connaissais pas ce truc d’aller en concert. C’est jouissif de jouer devant des gens. Tu vois les gens qui apprécient, c’est excellent. Quand t’es sur scène, que les gens s’éclatent sur ta musique, t’es heureux, t’as l’impression que les gens s’amusent grâce à toi.

Jérôme : C’est le top. Tu pars le samedi, tu vas à l’autre bout de la France, tu connais personne et tu rencontre plein de gens, tu passe un super week end. Puis tu rentres le dimanche et le lundi tu retourne au boulot. C’est la coupure mais t’as la tête remplie que de bons souvenirs. Et tu repars dans ton truc morne.

Paulo : Escape c’est une bonne sortie du train-train quotidien.

Jérôme : C’est pour ça qu’on l’a appelé comme ça. C’est une échappatoire.

Maître Follas : La richesse du rock colmarien vous a-t-elle aidée, pour jouer, pour lancer le groupe ?

Jérôme : Ouais, on a réussi à jouer au Kraken par J’Aurais Voulu. C’est clair que tout le monde se connaît.

Dom : On a tous joué plus ou moins avec Jérémya [guitariste de J’Aurais Voulu], il est aussi venu jouer avec les Vandales. Philippe [chanteur de J’Aurais Voulu] c’est l’ancien chanteur des Vandales. Ludo [bassiste de J’Aurais Voulu] il a joué avec Abel dans Treblinka.

Paulo : Même moi qui avait pas de groupe avant, c’est des gens que je connaissais, que j’ai forcément croisé.

Jérôme : Il y a aussi une radio à Colmar où beaucoup de monde faisait des émissions. Beaucoup de monde s’est croisé ou connu là bas à l’époque, il y avait une sacré fiesta.

Paulo : Abel faisait une émission là bas, moi aussi. Ça c’est un peu calmé depuis.

Jérôme : Des émissions punk rock il y en a moins, mais jusqu’à quelques mois il y avait encore pas mal de trucs. Il y en a une le samedi soir [cf Punk disorder p. 17]. Punk off ça existe plus. Mais c’est vrai qu’il y a de l’entre aide à Colmar. Avec Utopia, c’était toujours Jérémya qui nous enregistrait.

Paulo : Pour du matos, si t’as besoin de quelque chose, tu sais où demander.

Maître Follas : Et vous avez jouer hors de l’Alsace ?

Jérôme : Ouais, en fait on a pas trop joué en Alsace.

Dom : Le premier concert était à la Laiterie, à Strasbourg.

Jérôme : Ensuite on a joué à Nancy, Sélestat, à côté de Mulhouse, à côté de Lyon, en Allemagne, à Schopfheim, et récemment à Sélestat et à Colmar au Kraken. On joue le 9 août à Vittel, avec Fiction Romance, puis à Dijon et à Metz. Les Vandales et moi on avait vachement de contact, donc en commençant, on a envoyé déjà 200 démos rien qu’à nos contacts. Ça aide beaucoup.

Maître Follas : Quelles sont vos ambitions, vos objectif avec Escape ?

Paulo : Les gonzess.

Jérôme : C’est jouer, se faire plaisir, rencontré des gens, s’amuser.

Dom : C’est sans prétention.

Paulo : Jouer au stade de France.

Maître Follas : A moins de 50 F ?

Paulo : Ouais. On se prend pas la tête, on s’éclate.

Jérôme : C’est rencontré des gens que t’aurais pas rencontré si t’étais resté chez toi le samedi soir.

Paulo : Tu vois d’autres têtes, d’autres scènes dans les autres villes, c’est sympa. Ça pourrait être pire ?

Maître Follas : Quelque chose à rajouter ?

Jérôme : On passe le bonjour à tous les groupes de Colmar, et on salue les Stevo’s Teen qui on mis une bonne claque dernièrement à Colmar, on salue, les 3 Zomics, la Section Molotov. Merci pour ces quelques lignes, à bientôt sur la route.

 

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