En Alsace, nous disposons de Musique en stock, un “ annuaire ” des groupes musicaux de la région. Celui-ci, paru en 2000 (seule et unique édition à ma connaissance), a été confectionné par la région et la ville de Strasbourg, toujours très prompt à donner une bonne image de l’activité culturelle locale. En première partie, cet annuaire livre un petit historique de la scène musicale régionale depuis les années 60. C’est ainsi que j’ai connu ‘A’ Bomb. Ce groupe complètement déjanté des années 80 a attiré mon attention, ne serait ce que par l’appellation “ Heavy Hooligan Rock’n Roll Gang ”.
Il se trouve que j’ai par la suite rencontré Gaby, qui fut le sonorisateur de ce groupe et qui a évoqué quelques souvenirs avec moi. J’ai donc eu envie de parler de ce groupe et de cette époque dans Rock’n Roots.
J’ai donc invité Gaby et Grosbert dit “ le malfrat ”, guitariste d’A Bomb, et nous avons parler autour de quelques Pastis. Cette interview a été réalisée fin mars 2002.
Pour indication, sachez que le groupe était aussi composé de Lucien à la batterie (dit “ Neu Lulu ”), Loukoum au chant et de Dominic Sonic O D (dit “ le mods ”) à la basse.
Maître Follas : Alors pour commencer à présenter ce groupe, peut être peut on répondre à l’énigme posée dans Musique en stock par rapport à la création du groupe : 1982 ou 1978 ?
Grosbert : Le groupe a commencé en 1978 et moi je suis arrivé en 1981. Je les ai rencontré à un concert de rockabilly, en plein centre de Strasbourg et c’était foutu ; après on a signé avec le diable. Mais ils existaient avant mon arrivée. Le groupe s’est arrêté à peu près en 88, mais il aurait mieux fait de s’arrêter en 86 ou 87. On a duré un peu trop longtemps.
Gaby : Ouais disons fin 86 ça aurait été mieux. Les dernières années c’était vraiment la merde. Avant 82, vous aviez un autre batteur. Lucien est rentré plus tard. Il est entré fin 81. Avant il était encore dans Nec plus ultra, pour qui je faisait la sono à l’époque.
Grosbert : On prend l’arrivée de Lucien pour dire que A Bomb était vraiment efficace. On a trouvé Lucien à la Baleine, le plus grand bar de l’histoire.
Gaby : Le local de Nec plus ultra était à 100 m. de la Baleine et comme on créchait tous là bas c’est normal qu’on a fini par se retrouver. C’était vraiment le restaurant-bordel où il y avait toute la faune de la Krutenau [quartier populaire de Strasbourg] qui créchait du matin au soir, de l’ouverture à la fermeture, tous les alcooliques de la Krutenau.
Maître Folas : Pouvez vous revenir sur la composition du groupe ?
Grosbert : D’abord à la formation en 78, il y avait une nana à la batterie, un mec à la guitare. Ils ont fait d’autres groupes après, que tu retrouve dans Musique en stock. Des gens très sympa d’ailleurs. Et puis il y avait le mods et Loukoum, à la basse et au chant. Ils ont perdus la batteuse et le guitariste. Ils ont pris Francky (qui s’est mis au rap maintenant) à la batterie, et après je suis arrivé. C’était en 81. En 82 est arrivé Lucien à la batterie et toute sa famille au Service d’Ordre. Cette formation en 82, avec Lucien, c’était le top.