The 3 Zomics are here to stay

Ce groupe rock fait bouger Colmar depuis quelques temps déjà (ils ont bien du mérite). Ils jouent un rock’n'roll assez particulier, très personnel, entre un rockabilly très dur et speedé, et un punk rock proche des Saints ou des Ramones. J’ai donc rencontré deux Zomics, Richy Fonzy (Guitare, Chant) et Jonnathan Vibroboy (Basse) à Colmar, dans le fameux Poussin Vert autour de quelques bières. Le groupe se compose par ailleurs de Joe Diarrhoea (Guitare), de Hammer (Batterie) et Johnny Vinyle (gogo danseur).

Maître Follas: Vous pouvez commencer par l’habituel historique du groupe ?

Richy Fonzy: Le groupe a été créé début 2000. Ça fait donc deux ans qu’on joue et on a fait pas mal de concert, notamment en première partie des Fleshtones à la Laiterie (Strasbourg), Dar Dar Devil, Hellsuckers, pour les plus gros. On a sorti un CD 4 titres en février 2002, sous label Parklife records, sponsorisé par le Poussin Vert et Zanboard. Avant ça on avait une démo 6 titres totalement autoproduite, " Léonardo was a junky " (juillet 2001). On est actuellement sur la compilation nationale de Bananajuice, qui s’appelle la Kongpilation, quatrième volume.

M F: Vous avez des références musicales assez diverses…

Jonnathan Vibroboy: On a Michel Gun Elephant, une grosse scène japonaise, Guitar Wolff, mais aussi les Ramones…

R F: Plus actuel les Groovie Ghoulies qui vont passer bientôt à Colmar, le 2 juillet.

J V: Il y a aussi the Hive qui ont sortit un super CD. Voilà un peu nos références.

M F: Pourquoi les 3 Zomics ?

R F: En fait ça vient d’un délire dans une soirée. Au départ ils étaient 3 et moi je suis arrivé par la suite [et Johnny Vinyle encore plus tard], et c’est une copine qui a trouvé marrant de s’appeler les 3 Zomics vu que notre guitariste bosse dans un hôpital psychiatrique. De toute façon on est là pour la dérision aussi. On se prend pas trop sérieux, on est là pour se faire plaisir.

J V: Il fallait un nom qui accroche un peu quand même pour se dépareiller des autres groupes.

M F: Au niveau du style c’est un peu un mélange de rock’n roll et de punk.

J V: Ouais c’est ça, c’est les deux.

R F: On a débuté en voulant faire un truc qui ramonait bien donc on s’est beaucoup axé sur le punk, mais on a tous des influences beaucoup plus rock’n roll que punk. Quoique… On a un répertoire aussi bien rock traditionnel que punk.

M F: C’est quoi pour vous les rock’n roll ? Comment vous le définissez ?

R F: C’est encore quelque chose à part. ça reste les années 50 avec Cochrane, Elvis, et tous les plus grands. Après, le rock c’est tout ce qui est la période après sixties, années 80, avec des groupes comme Téléphone, plein d’autres choses. On a des racines rock’n roll pur et dur et comme on est des speed de nature on s’est basé sur le punk après mais on revient tout doucement.

J V: C’est aussi surtout la dérision, ne pas se prendre au sérieux, c’est vraiment ça le rock’n roll. On a pas de message, enfin si le message c’est de ne pas se prendre au sérieux, de se lâcher. Des titres comme Rolf et Gisela, ça veut tout dire. [Rolf und Gisela est une chanson sur les personnages des livres d’enseignement de l’allemand, qui se mettent à découvrir la vraie vie: boire, faire les cons…].

M F: Le côté rock’n roll chez vous c’est aussi le look…

R F: Le rock’n roll c’est, pour moi, aussi une façon de vivre, c’est la musique que j’aime que j’écoute tous les jours, j’écoute pratiquement rien d’autre. C’est aussi dans le goût vestimentaire, c’est dans la vie de tous les jours aussi. Mais bon, de là à dire qu’on est rock’n roller à 100%… Oui et non. Chacun entend rock’n roll comme il veut bien l’entendre. On est quand même là pour déconner, pour la dérision…

J V: T’as qu’à voir son camion. Une fois que t’as vu le camion t’as tout compris.

M F: Y a t il encore un public rock’n roll ? Votre public est il composé de connaisseurs ?

R F: Sur Colmar, il commence a y avoir une belle scène rock’n roll. Il y a pas mal de groupes qui sont là depuis un moment ou qui se créent. On peut nommer J’Aurais Voulu, Hellsuckers qui sont maintenant plus strasbourgeois, les Space Pigs, un groupe de rock de nanas, les Too Bad, les Wild Mammoths qui sont là depuis un moment. Il y a des petits groupes qui persévèrent comme The Burnz… Il y a une belle scène rock et donc il y a un petit public. Enfin pas un petit, un public. Quand on a fait la sortie du CD il y avait quand même 250 personnes. On a bien rempli la salle au Kraken… au Grillen pardon… C’est vrai qu’après on a fait quelques dates à Mulhouse et à Strasbourg et quand on arrive là bas on tombe sur des gens qui viennent à Colmar pour voir des concerts, qui nous reconnaissent, qui nous disent qu’ils on appréciés notre concert… ça fait plaisir. C’est vrai que de nos jours c’est pas avec un public rock qu’on va gagner des milles et des cents. L’essentiel c’est de se faire plaisir, que ça nous revienne pas trop cher. Il y a un public. Il y a une nouvelle mouvance qui est le skate rock avec tous les groupes sur le ride, le surf, les skate et tout ça. Quand ils écoutent notre musique, ça les branche bien parce qu’on fait un show sur scène où on joue à 100 a l’heure. On fait un show, on se dépense bien et ils aiment.

J V: En plus maintenant on a un homme objet sur scène. Ça donne un petit côté SM, de la dérision en plus. C’est un pied de nez à la femme objet, on trouvait ça rigolo.

M F: Quelles sont vos motivations pour faire cette musique ?

J V: C’est le plaisir, se lâcher. On répète une ou deux fois par semaine, ça me soulage, c’est un défouloir.

R F: Ouais c’est ça. On a passer le cap de ceux qui écoutent la musique. On écoutait tout le temps de la musique. On s’est dit qu’on écoutait la même musique tous les 4 et qu’il fallait se lancer. On est à 3 à savoir jouer un petit peu depuis quelque temps, et Jonnathan s’est mis dedans en même temps que le groupe. On a pas d’ambitions, on joue à fond la gamelle, avec nos tripes et toute notre énergie. On a de l’énergie à revendre et c’est ce qui fait passer la sauce.

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