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Chroniques de disques parues dans le Rock'n'Roots n°1.

N'hésitez pas à m'envoyez vos prods, j'en causerai dans les prochains numéros (c'est des chroniques que je fais, pas de la pub!)

 

Brigada Flores Magon. Anges gardiens. Machette records, 2001.

1 an après la sortie de l’album, la Brigada récidive avec ce 6 titres. Que voilà du bon street punk. Militant, comme d’habitude, mais moins lourd qu’à l’époque du premier skeud. C’est toujours aussi agité, toujours aussi violent. A noter, une reprise réussie de Paria, des J’aurais Voulu. Pour finir le disque, l’excellent Porc en bleu qui honore nos amis en uniformes. Un titre qui sonne déjà comme un hymne. Après cela, deux bonus tracks (cachés) dans le plus pur style Brigadiste. Enfin bref, ceux qui apprécient le punk rock sans concessions, jetez-vous sur ce CD que vous trouverez à près de 7 € (et même à la FNAC pour les incultes).

100% Gabber. Compile techno hardcore. Wagram 2002.

20 titres de techno hardcore, mixés par quelques-uns des meilleurs DJs de la scène gabber, et tout cela pour… assez cher quand même. Autour de 16 €/120 F. Une fois de plus, il faut aimer ce type de musique, très violente, pour supporter ces 20 titres. Si vous apprécier la techno commerciale, ce n’est pas la peine de vous intéresser à la Gabber. Ce mouvement techno qui vient de Hollande, et est arrivée en France via la Flandre belge et française, se propage peu à peu parmi des jeunes au crâne rasé qui ne supporte plus les merdes qu’on entend sur les radios commerciales. Si ça vous intrigue, et que vous avez un peu d’argent à mettre dans la musique, tentez l’expérience.

The 3 Zomics. Joey’s gone. 2002.

Sorti en février 2002, ce deuxième CD des 3 Zomics compte 4 titres punk rock, ou plutôt wack’n wall, comme ils disent. Cette nouvelle production colmarienne est produite par la bande habituelle de Parklife Records mais aussi par le café alternatif local, le Poussin Vert.

Niveau musique, on trouve 4 titres très rock, à tendance punk (certains diront garage), mais moins agité que sur le premier CD. Rolf und Gisela est une parodie des personnages des livres d’enseignement de l’allemand. Cette fois ci, Rolf et Gisela ne vivent plus dans le petit monde parfait ou tout le monde est beau et gentil, mais ils apprennent à boire, à faire les cons. Cette ironie/dérision est très présente sur ces 4 titres et dans les illustrations du CD. C’est le vrai esprit rock’n roll, qu’on remarque aussi au look (banane, cuir, mobs,…). Le dernier titre, Joey’s gone est un hommage à Joe Ramones, une référence pour les 3 Zomics, mort l’année dernière. Plutôt punk avec quelques intonations rock’n roll. C’est bon, ça déménage et il y a une mélodie sympa.

Même si c’est cher pour 4 titres, je vous encourage à mettre 7€ dans ce skeud, les amateurs apprécieront. Vous pouvez le commander dans les FNAC, mais il vaut quand même mieux faire un tour au Poussin Vert, 37 rte de Neuf Brisach à Colmar. Le skeud est sans doute moins cher, et c’est plus sympa comme ambiance que le temple du pognon qu’est la FNAC. Sinon, contact du groupe : Richard au 06 72 08 23 96 et http://the3zomics.free.fr

Jim Murple Memorial. Play the roots. 2001. Patate Records.

Il s’agit du troisième album de ce groupe de Rhythm & Blues Jamaïcain. Pas de grande nouveauté. Essentiellement de reprises (11 titres sur 14), notamment de titres un peu connus comme Home Town (Laurel Aitken) ou Blue Moon (R. Rodgers). Musicalement c’est effectivement très rhythm & blues, voir même rock’n roll sur 1 ou 2 titres mais ça reste basé sur une rythmique ska, rocktseady. On trouve des mélodies originales et des trucs qui bougent bien, qui font danser. 2 de leurs 3 compos sont parmi les meilleurs titres. On retrouve The story of Jim Murple, chanson phare du premier album qui est toujours aussi percutante, qui vous réveille n’importe quel vieux rasta déglingué. On retrouve un côté plus dur avec une grosse influence rock’n roll-jazzy sur That Mellow Saxophone (mon préféré) et un côté plus " exotique " avec Working Hard sur un air de calypso. Le blues à l’américaine de Blue Moon, façon crooner ska, donne une petite touche romantique pour finir l’album.

Enfin tout ceci pour vous dire que c’est vraiment un très bon disque si vous aimez ces musiques, c’est quasiment que de la qualité (à part 2-3 titres assez ternes). Je sais que tout le monde ne partage pas mon enthousiasme, mais je suis intransigeant, j’affirme que c’est un des tous meilleurs disque de ska de l’année 2001, même si on retrouve pas mal de titres déjà présents sur leurs autres productions. http://jimmurple.free.fr

Dave Straps and the Radiators. The endless summer. 2002. RedHeadMan Records.

Ce premier album n’est pas vraiment un coup d’essais pour Dave Straps et les Radiators vu qu’ils ont quand même derrière eux 5 années de scènes. Ce groupe se compose de 7 musiciens et 3 " choristes danseuses ", ce qui donne des voix féminines assez intéressantes même quand elles ne sont pas mises en avant (surtout sur des titres comme Never give me love, Honey ou surtout la reprise de My boy Lollipop).

En tout vous avez 19 titres plus un bonus (9 minutes !), soit 1 heure et quart de musique. Ça rassure de voir qu’un album c’est pas forcément 10 ou 12 titres à 120 F (oups, il faut dire 18 €). C’est du bon ska très roots, du rocksteady un peu jazzy. On trouve 3 reprises, et des bonnes (My boy Lollipop, Hang on sloopy, 54-46, trop long à mon avis).

Il faut bien avouer que ces reprises sont les bien venus, avec des mélodies qui restent en têtes, qui vous font de l’effet. En effet on peut regretter que certains titres soit, à mon goût, trop ronflants, ternes, sans intérêts. Il manque des mélodies qui accrochent. Un titre comme Ernest est beaucoup trop long (presque 8 minutes) et lassant. C’est dommage car il y a aussi de très bonnes choses comme The last one, Honey, A simple song, ou mon préféré Bus 24, enfin bref des choses plus légères, qui bougent un peu plus et, en fait, moins longues.

Finalement je suis satisfait par ce CD. Sur 20 titres, il suffit d’opérer une petite sélection et on a vraiment du très bon. En plus il est dispo pour pas cher du tout (10 € chez RedHeadMan). www.multimania.com/davestraps

The Burnz. Démo. 2002.

Première production du groupe punk colmarien The Burnz, cette démo a été enregistrée en live, lors de leur second concert au Kraken (Grillen est le vrai nom, mais les Burnz s’obstine à l’appeler du nom de l’époque ou cette salle portait un message de contestation contre la mairie de Colmar). Ils nous livrent 8 titres punk rock, soit 26 minutes de musique ou plutôt de speech et de musique. Il faudrait expliquer à nos amis qui font de la radio qu’il ne faut pas confondre la scène et leur émission.

Enfin en ce qui concerne la musique, c’est varié. 6 compos, une reprise d’Exploited et une de Pennywise. Le son n’est pas excellent et la voix passe mal sur la musique. Mais finalement la musique est plutôt pas mal. Des titres courts et violents , pas trop speedés.

Ce CD vaut surtout le coup pour les derniers morceaux musicalement plus élaborés et sur lesquels on retrouve un punk rock classique des plus agités. Pour des raisons personnelles, j’apprécie particulièrement la chanson Gabby qui est une reprise du générique du dessin animé sur l’ours Gabby. Des paroles mielleuses et gentilles sur une musique des plus violentes, limite hardcore, c’est un gros délire sympa.

Disons simplement que c’est une bonne démo, en attendant leur vrai démo (celle là ils veulent pas la diffuser, mais moi je m’en fout) que vous pouvez vous procurer pour quasiment pas cher. Pour contacter le groupe : burnzland@hotmail.com ou alors téléphoner à Radio Dreyeckland Libre (03 89 24 12 11) pendant leur émission le samedi de 22h à minuit.

Yellow Umbrella. Flight no. 20-8-3. Rain Records. 2001.

Avec cet album, les allemands de Yellow Umbrella nous livrent 14 titres de ska, pas chiant une seconde. 46 minutes de musiques, dont 1 reprise (Hawaii 5-0, très bon), le générique d’une série télé américaine dont le nom m’échappe (un truc de flics). Le style varie peu. Toujours du ska, souvent roots, mais pas trop instrumental, avec des mélodies qui sont là pour vous faire bouger. Pas le genre de groupes qui vous démontre sa virtuosité instrumentale pour vous endormir. Ici vous avez des paroles (en anglais). Leur son fait parfois penser à des groupes comme les Specials (sur Greencard par exemple), mais globalement on remarque plutôt des petites influences sud américaines (des rythmes calypso, des percus salsa,…). Les cuivres (1 sax, 1 trompette, 1 trombone) sont bien utilisés et ne sont pas là juste pour donner de la puissance et du son. En fait c’est vraiment très bon car ce n’est que des mélodies qui vous restent en têtes. Je vous assure qu’en live ça marche vraiment, je l’ai déjà constater.

Rajoutons aussi que la pochette de l’album est plutôt bien faite (photos, présentation du groupe) et témoigne de leur fort attachement à la scène française où les Yellow Umbrella semblent avoir au moins autant de succès que chez eux. C’est donc du bon ska, mais dommage qu’il manque ce petit quelque chose : du charisme, de l’énergie, je ne sais quoi, qui en ferait un groupe excellent. www.yellowumbrella.de

Escape. Artificiel. Démo. 2001.

Première production du groupe punk colmarien Escape, créé en 2001 avec des ex Vandals et Utopia. 8 titres, 20 minutes de Punk rock de qualité, correct musicalement. Des mélodies violentes avec guitare saturée omniprésente. Pour les avoir vu en concert, je peux vous dire que ça vaut le coup. Il est dommage que les morceaux se ressemblent trop musicalement.

Les textes, en français (sauf un en espagnol) sont critiques sur la société actuelle (Internet, télé, travail, HP). Légitime Défonce est un super morceaux, étriqué musicalement, très dérangeant, avec des paroles noires et désespérées. Il manque cependant quelque chose dans la voix (de la violence, de la puissance ?).

Une bonne idée aussi pour cette démo, c’est l’insert d’une feuille A4 avec les textes des chansons et des illustrations de fond bien trouvée. Le CD est aussi bien illustré. Le tout est disponible pour 20 F (je sais pas combien en €) chez Jérôme Ermel, 19 rue d’Orbey, 68 000 Colmar.

www.site-escape.fr.fm et mail.escape@libertysurf.fr

Les 100 grammes de têtes. Tit’ Jamaïque. CRASH Diques. 2002.

Troisième album (quoique les 2 premiers étaient un peu les mêmes) des Perpignanais, avec pas mal de petits changements. On observe déjà que sur les 14 titres on a plus que 5 instrumentaux (contre 6 sur 12 pour Qui Ska). Au niveau des paroles, c’est équilibré. 4 titres en anglais, 4 en français et un petit morceau en espagnol. Il semble que les textes soient plus intéressants, moins festifs, plus engagés… Enfin bon, au total, vous avez 1 heure entière de ska très jamaïcain, entièrement roots, malgré les influences diverses (rythme salsa, reprise d’un traditionnel catalan, hommage à Cab Calloway). Les mélodies sont généralement très sautillantes (pour ne pas dire joyeuses), à telle point d’ailleurs qu’une telle bonne humeur peut lasser (il leur arrive jamais de s’énerver ?). On a aussi le droit à 1 dub, repris 2 fois avec des versions très différentes, d’intérêt variable. En bref du bon ska, teinté rocksteady, quelques cuivres très blues (sur Monnaie notamment) ; une heure de bonne musique vraiment rafraîchissante, avec une grosse qualité instrumentale, à conseiller à tout mormon norvégien dépressif.

Rajoutons à ça une bonne confection du CD, avec les paroles, quelques explications (sur Cab Calloway, la Santa Espina), des photos… A regretter cependant, les sempiternelles rengaines " jamaïcaines " (Babylon par ci, Zion par là), c’est un peu navrant de tomber dans la caricature… Sinon, vraiment un bon skeud. www.100g.fr.st

Viking’s Remedy. Rain is coming. Patate Records. 2002.

Après 4 années d’existence, de nombreux concerts, et des titres sur un petit paquet de compiles, voici enfin le premier album des Viking’s Remedy. Aucune surprise, c’est du bon ska 60’s, simple, mélodieux, sans extravagances. Je préviens tout de suite, que je ne partage pas l’enthousiasme apparemment général pour ce disque. Ceux qui aiment trouveront là une production de qualité, avec le titre chiant que contient toujours un disque de ska 60’s, un petit dub pour la route. Sinon, rien à dire au niveau de la maîtrise instrumentale. Il manque parfois des mélodies plus accrochantes, dansantes, comme il y en a sur Over and over ou Rocksteady memories, mais même des trucs très cool comme Don’t try to love me sont intéressantes. La voix est pas mal mais manque peut être un peu de présence, de force. Le chant est toujours en anglais. Le livret est pas mal fait, avec les paroles de 6 chansons (pourquoi seulement celles là ?). La pochette nous rappelle l’album de Jim Murple, avec l’iconographie 60’s. Normal, c’est du même auteur. 13 titres dont 3 reprises, vraiment bon, mais pas extraordinaire. Un petit peu plus d’audace, d’originalité peut être… ?

http://vikings.remedy.free.fr

La Fraction. Aussi long sera le chemin. Fraction Production + CRASH Disques. 2002.

Voici, a priori, le second album de ce groupe punk rock que je découvre. Il faut bien avouer que l’iconographie du disque, le nom du groupe ou les paroles font plutôt penser à un groupe de rap. Mais non. Il s’agit d’un groupe qui joue un rock dur et saturé, plutôt punk, mais moins violent. En fait la voix féminine adoucit quand même le son. Cette voix, bien qu’étant différente, nous rappelle quelques fois l’intonation de Bernie Bonvoisin, chanteur de Trust. La référence est peut être un peu tarabiscotée, mais c’est flagrant sur Bienvenue sur terre. Les paroles sont bien tournées et en plus elles ont du sens (ce qui est pas si commun). Sinon, musicalement c’est plutôt pas mal, mais la très grosse présence de la guitare est sans doute préjudiciable. A noter une chanson vraiment bonne (Dansez les morts) pour finir (mais si vous cherchez bien loin, vous trouverez une bizarrerie à l’indienne). Seulement 10 titres mais ça vaut le coup, malgré la gène provoquée par la voix (c’est pas qu’elle est mauvaise, mais on s’attend plutôt à quelque chose de plus dur, ou les paroles sont moins compréhensible). Faut dire que j’ai mis du temps avant d’apprécier. Fraction Prod 65 Bd Voltaire, 75011 Paris. fraction@altern.org

ASPO (About Some Precious Oldies). In the web of love. Lean on me/Lopanier/Red Head Man (Patate records pour la version CD). 2001.

Il faut bien avouer que j’ai eu du mal à rentrer dans ce disque de ska, rocksteady, très instrumental et un peu trop " propre ", trop " gentil " à mon goût. Faut croire qu’un son qui grésille un peu ça fait beaucoup pour l’ambiance. C’est donc 10 titres (en tout cas sur le LP) très cool, " sweet " comme ils disent, aux influences jazz assez évidentes sur certains morceaux. Sur ce deuxième album des bordelais, on trouve pas moins de 14 musiciens à l’enregistrement. Un insert nous explique un peu la démarche du groupe par rapport à la musique jamaïcaine (on sent une point de dépit par rapport à ce qu’est le ska aujourd’hui). On trouve aussi de bonnes notes historiques sur cette musique, des photos et les paroles. En gros, on a donc 3 instrumentaux et 7 titres avec paroles, mais où les instruments gardent souvent la première voix. Sur ces 45 minutes, je retiens surtout l’excellent Supermouse (a lullaby for Samuel), aux accents jazz prononcés, Blow horns blow (sur le riddim de Real rock des Soul Vendors de Jackie Mitto et Leroy Sibbles), ou encore la mélodie sobre et mélancolique de Ghost of Trinita. Notons qu’on trouve sur ce disque de très bonnes parties de saxo, magnifiquement interprétées.

Orange Street. Shakin’ Up ! Autoprod. 2002.

Après un 45 T chez RedHeadMan et 2 album chez Small Axe, voici le 3ème album celui de la consécration, à mon avis. On a droit à 15 titres, que des compos d’Orange Street, plutôt ska, rocksteady, mais aussi du reggae et quelques dub. Et là je vais être bien plus enthousiaste que la plupart des chroniques que j’ai lu sur ce disque. Pour moi, il est tout simplement excellent. Le premier titre (Oh please !) vous transporte tout de suite dans un monde parallèle, celui de la Jamaïque du début des 60’s. Un bon vieux ska, une mélodie percutante, un son à l’ancienne qui vous créé une ambiance… en bref, ce morceaux est génial. Après on passe 14 autres morceaux en imaginant le soleil, la plage, les cocotiers, les filles en monokini… je m’éloigne du sujet. Quelques titres excellents : Letter (présent sur le 45T), Rude girl (voix masculine) et Rude boy (voix féminine, de Nanou des Jim Murple), Awake, et un petit calypso (Born in Trinidad) achèvent de vous convaincre. Il y a de tout dans cette galette. Les reggae ont une sonorité à la française (Mr Général, Red Stribe). On trouve aussi une flute extra, un harmonica bluesy, un banjo… Par contre pour l’engagement, ils repasseront les Orange, l’antimilitarisme à la baba cool, c’est un peu facile.

Je pourrai encore vous en parler des heures de ce disque, mais je rajouterai juste que vous y trouverez des musicos et des voix de pas mal d’autres groupes (Jim Murple Memorial, Binghi All Stars, K2R Riddim, Tempo, Bluesy Train, Debout sur le zinc) et qu’il est dispo pour pas cher en contactant le groupe lui-même : Frédéric Jones (06 81 18 81 83 ou 01 34 41 08 48), contact@orange–street.com Il y a aussi le site : www.orange-street.com

Les Partisans. Le spectre danse encore. Lean on me et Red Head man. 2002

Avec ce 45 tours d’adieu, les " Red Soul Rebels ", comme ils disent, nous livre deux titres très soul et aussi assez mélancolique. La face A des lyonnais revient sur la carrière du groupe avec Aurore. Un peu de nostalgie sur le chemin parcouru, mais on nous préviens qu’ils n’en resteront pas là… Musicalement les 2 titres sont très proches : de la bonne soul (pas trop ordinaire), mais comme je suis pas trop fan de ce style, je m’abstiendrai de ce commentaire. C’est quand même assez agréable à écouter. La face B, Rien ne s’efface, est un peu plus mélancolique et plus instrumental. Rajoutons une bonne conception graphique de la pochette, très sombre, noir, avec plein d’étoiles rouges, mais malheureusement pas d’insert, ce qui aurait été pas mal pour un adieu… snif…

Dropkick Murphys / The Business. Mob Mentality. Tang Records. 2000.

Il s’agit en fait d’un album (LP et CD) enregistré à Boston, avec une douzaine de titres, mais je n’ai eu que l’EP entre les mains, donc je ne vous parlerai que des 3 titres qui s’y trouvent. Sur la face A, Mob Mentality, par les 2 groupes rassemblés. Un bon morceau street punk, bien violent et pas trop lourd (certains le trouverons trop léger…), mais sans grosse originalité.

Face B, The Business reprend Streets of Boston des Dropkick, rebaptisé Streets of London et ça donne un morceau de Oï ! assez bien foutu, mais encore une fois pas génial. On cherche un peu l’intérêt de cette version. Meilleur par contre, la version Dropkick de Informer, des Business (mais suivez bordel…). Un morceau plus original, plus varié un niveau rythmique, qui réveille un peu. Un très bon point pour finir ce 45 T, qu’on trouve notamment chez Fraggle Rock distro. Un bon point aussi une pochette bien foutu, avec des illustrations sympa.

The Skatalites. From Paris with Love. Ben Olifield, Bruno Castro, Skatalites Prod. 2002.

Et oui, les voilà, les dieux sont de retours. Mais je vous entend déjà : " C’est que du réchauffé, de toute façon, c’est plus les vrai Skatalites, il ne reste presque pas de survivants de la grande époque… " Alors je réponds que forcément, si nous, avec notre petit esprit d’européen européo-centristes, on considère les Skatalites comme un groupe, c’est sur qu’il en manque pas mal. Mais non, les Skatalites sont plus qu’un groupe, il s’agit d’un orchestre. Et malgré tout ce qu’on dit, les nouveaux membres s’intègre parfaitement et c’est cela qui fait que les Skatalites joue encore aujourd’hui un ska qu’ils sont presque les seuls au monde à jouer : très proche du jazz, presque totalement instrumental. Doreen Shaffer n’intervient que 3 fois, sur 15 titres, mais toujours avec sa voie magnifique qui transcende chaque morceaux, quoiqu’elle chante dans un registre un peu moins éclatant. Sur ce disque on trouve donc des grands classiques (de Guns of Navarone à Freedom Sounds), mais avec des nouveaux solos et nouvelles parties de cuivres, ce qui n’intéressera sûrement que les puristes ultra-fans. Sinon, des nouvelles compos, pas mauvaises du tout, totalement dans le style Skatalites, très jazzy, mais parfois sans grand intérêt. Il semble qu’au niveau de l’inspiration, il faudrait un petit peu renouveler. Une reprise de Pata Pata de Myriam Makeba devient Skata Skata et c’est vraiment fantastique. Rien que pour ce morceau, ce disque vaut le coup. On enchaine avec un Lester’s Mood de toute beauté et très sobre, puis avec Golden Love, la meilleure intervention Doreen Shaffer. C’est vrai que cet album est cher, mais très bien distribué (peut être bientôt en supermarché ! !). Pour couronner le tout, une pochette bien faite, avec une petite fiche bio avec photo (généralement une mauvaise photo) sur chaque musicien. Ce disque semble vraiment l’aboutissement de la vague ska qui a abouti à la redécouverte de ces légendes vivantes par le grand public en Europe, et pourtant il ne sent pas la naphtaline. Je le conseille surtout à tous ceux qui ne connaissent pas bien ce style, cette époque, cet orchestre. Sinon, il faut bien avouer que vous pouvez vous en passer. Rien ne remplacera les Skatalites en concert. Ajoutons que si vous entrez vraiment dans cette musique, si vous écouter vraiment chaque instrument, que vous vous laissez entraîner par ces rythmes, vous comprendrez pourquoi les Skatalites seront toujours magnifiques.

Kargol’s. Invertébré. Les Escargots/CRASH Disques. 2002.

La sortie récente de cet album fut suivi de l’annonce d ‘un non lieu dans l’affaire de Marmande ou Yannick, chanteur des Kargol’s, était seul mis en examen suite à l’écroulement de la scène lors de leur concert, ce qui avait entraîné la mort d’un spectateur. Ce qu’il y a d’hallucinant, c’est que Yannick était accusé d’avoir invité le public sur scène, mais qu’à aucun moment, les responsable de la construction défectueuse de la scène ou les responsables de la sécurité ne furent accusés. En fait cet album est assez influencés par ces événement, notamment la première chanson, Brothers, un ska rock style Ruda. C’est globalement dans ce style que sont les Kargol’s tout au long de l’album. Certains morceaux sont effectivement plus cool, presque reggae (Sur la panaméricaine) et le côté core qui fait leur personnalité est un peu moins présent sur la deuxième moitié de l’album. Il reste néanmoins un ska speedé et des paroles intéressantes, qui ont un sens et qui ne sont pas toujours caricaturales (quand même un peu trop de " Babylone " pour moi). Voies toastées habituelles. Nous avons donc 12 titres, sur lesquels on remarque une influence nouvelle avec l’utilisation d’un DJ, sur 4 titres, et l’aide de Christian, saxo, et Janco, toaster, des 100 grammes de têtes. Ensuite viennent 2 titres lives, à mon avis les meilleurs de l’album, sauf que le dernier est plus un truc de délire live qu’une vraie chanson. Et après une longue recherche, vous trouverez un bonus caché dans un style différent (chanson latino) enregistré en Equateur avec Jorge Latacunga. Voilà, je ne vous end dirais pas plus vu que je suis pas plus vu que le ska core c’est pas trop mon truc.

Trojan Skinhead Reggae Box Set. Trojan production for Sanctuary Records. 2002.

Voici donc la nouvelle compile de Trojan Rec, après son rachat par Sanctuary Rec, cette fois ci consacrée au Skinhead Reggae. On retrouve donc 50 titres sur 3 CD avec bien sur des grands classiques de Derrick Morgan, Roland Alphonso, Tommy Mc Cook, The Upsetters, Lloyd Charmers, GG All Stars, Desmond Riley, The Hot Rods All Stars, Symarip, etc. et plein d’autres. Bien sur on en attendrai encore d’autres, de grands tubes skinhead reggae de l’époque, mais Trojan ne peut pas tout sortir. Après de longues heures d’écoute je peux déjà vous affirmer que je n’ai pas trouvé les 2-3 grosses bouses habituelles de toute compile qui se respecte. Malgré ce bon point, tout n’est pas du même intérêt. Certains titres ne sont que de très agréables musiques de fonds… Mais il y a vraiment de quoi sacrément prendre son pied là dessus. On retrouve un son exceptionnel, typique de cette époque, on retrouve une ambiance où le reggae n’était pas un simple truc spirituel pour croyants en mal de ganja. Rajoutons qu’au dos des pochettes de chaque CD, on a un petit historique du mouvement skinhead et du skinhead reggae (en anglais) qui est pas mal fait.

Trojan Mod Reggae Box set. Trojan Prod… 2002.

Même recette que pour le précédent (50 titres, 3 CD), avec, pour en citer quelques uns, John Holt, Tommy Mc Cook, Bobby Ellis, The Gladiators, The Skatalites, Baba Brooks, Laurel Aitken, The Heptones, Lester Sterling, Derrick Morgan, Lee Perry, Jimmy Cliff, Don Drummond, Roland Alphonso, The Maytals, Owen Gray, etc. Le même son que pour le skinhead reggae, à peu près le même esprit, enfin je crois. La seule distinction réside dans les influences pop, jazz, boogie, plus prononcées et dans la présence de nombreux ska dans cette compile. Tout cela offre une plus grande variété mélodique qui n’est pas sans déplaire. Ça reste du reggae 60’s bien foutu. Ici pareil, pas de gros accrocs, rien de vraiment mauvais. On trouve aussi un petit historique des Mods et de la musique de cette époque. On apprécie autant que le précédent, et même plus. Ces 3 disques Mod reggae tournent sans cesse sur ma chaîne depuis 3 semaines. Le prix est assez abordable vu qu’on a quand même 3 CD autour de 20 €.

Homeboys. # Disconnected people. HB Productions, CRASH Disque, 2000.

Encore quelque chose de pas tout neuf. Premier album du groupe punk francilien, après un EP chez Panx Records début 2000. A la première écoute, je n’ai pas trouvé grand intérêt à ce punk rock assez uniforme, à la rythmique simpliste. Mais j’ai finalement été séduit par l’énergie pure qui s’en dégage. C’est du punk rock effectivement très simple (trop, à mon avis, pour la batterie), adepte du " 3 accords ". La voix percute bien, un peu à la ricaine, mais ça reste chanté, pas hurlé. Les paroles sont en anglais (on retrouve les textes dans la pochette, donc on peut un peu comprendre quand même). Et finalement, plus j’écoute, plus j’adore. Bien sur, j’apprécierai un peu plus de violence dans la voix, de variétés dans les rythmiques, mais ça reste un très bon rock, bien prenant quand on monte le son. Certains morceaux, sont presque trop soft… En bref, ce serait à ne pas louper en concert. Sans l’air d’y toucher, c’est peut être le meilleur punk rock que j’ai écouté ces derniers temps.

J’Aurais Voulu. Sans trahir. Combat Rock. 2002.

Nouvel album des colmariens 1 an seulement après le premier. Nouvelle formation (Hammer, batteur des 3 Zomics a rejoints le groupe, remplaçant la boite à rythme) pour 14 titres dont des reprises du premier album (Balle tirée, Eternité) et le Brèves de comptoir sorti uniquement sur la compile du Poussin Vert, l’excellent bar colmarien. D’ailleurs à propose de ce morceau, c’est dommage qu’on n’est plus l’intro magnifique de Gabin, qui était quand même un des dialogue mémorable du cinéma français. Cette nouvelle version est aussi plus rapide et un petit peu de sax dans le fond. Le sax est trop faible pour être bien utilisé. Dommage, je reste donc fan de la première version. Et pour finir, une petite reprise de Pavillon 36, l’excellent 73 ans. Musicalement, J’aurais Voulu c’est toujours un punk rock très agité, mais pas trop violent au niveau musique. On comprend bien les paroles. La voix se pose bien (mieux que sur le premier), sur des phrases de guitares qui mettent une ambiance à grand renfort de chœurs virils… C’est très 80’s, limite rock alternatif sur certains titres. Niveau paroles, c’est toujours révolte et indignations, axés sur l’esprit punk (" la rue avait son cri, la jeunesse un esprit ") d’inspiration très 80’s. Mais cet album est aussi axé sur la trahison de certains (Tout s’est effacé en ouverture, contre Sans trahir, en fin de disque).La nouvelle version de Balle tirée est meilleure musicalement, plus mélodique. A part ça, passage obligé, la chanson Intifada, qui n’a heureusement pas la prétention d’être un discours de meeting, mais qui dit quelques mots justes mais pas rien d’original. On parle aussi de marins ( ! !) et de Renaud. La chanson Jusqu’au bout de la nuit est un hommage à peine caché au meilleur chanteur de toute l’histoire de la chanson française (ça c’est moi qui le dit). Malgré tout, Eternité reste ma chanson préférée. Peut être que le style J’aurais Voulu reste trop proche du premier album. Mais pourquoi bouder son plaisir, cet album reste du très bon punk rock à l’esprit excellent.

Bakelite All Stars. 13 minutes de bonheur. Formidable ! 2002.

Ce CD 4 titres est la 1ère production de cet orchestre normand (ou alors pas loin), sur lequel on remarque, rien qu’à la gueule de la pochette, les références 60’s. On a l’impression d’avoir affaire à une vieille pochette de disque jaunie, aux caractères et logos à l’ancienne. 8 musiciens (dont contrebasse et sax baryton !) et une chanteuse. Musicalement, c’est 3 reprises et 1 compo. On commence par une reprise de Besame Mucho dont je suis tombé amoureux. J’ai déjà entendu un paquet de version de cette chansons qui ne m’ont jamais fait ni chaud, ni froid. Mais là, cette version ska, avec ce son original (grâce au clavier et à la guitare), avec ces cuivres bien placés et pas trop lourds, surtout, avec cette magnifique voix féminine… je craque. Après, la reprise de Working in a coal mine est plutôt plaisant mais sans plus. Puis vient Le temps de l’amour (cf. J. Dutronc le bien nommé). Là c’est plutôt sympa, c’est une bonne interprétation ska d’une chanson intéressante plus pour la voix que la musique, qui n’est qu’un accompagnement. On y retrouve pourtant, ce super son (clavier,…) qui vous plonge dans une certaine atmosphère. La danse des éléphants pour finir est un vrai bon ska 60’s jazzy instrumental très spontané, en bref, très bien. Pour une première prod, je trouve ça vraiment très bon. Dommage qu’il n’y ait pas d’insert dans le disque avec quelques trucs sur le groupe.

Very Big Jah Brass Band. Tooing. Vas-y-donc, Les disques de la Tomate. 2001.

Je commence tout de suite par préciser que le groupe a beau s’appeler Jah quelque chose, ça n’est pas une chorale religieuse, ici pas d’overdose de rastafarisme de boutique, de Babylone par ci, Majiruana par là. Tooing est le premier album de ce groupe de ska qui vient de la région de Grenoble, semble-t-il, si je suis pas trop nul en géo. Il s’agit d’un bon disque de ska jazz. Sur 15 titres, on trouve 11 instrumentaux de bonne qualité. La rythmique reste peut être trop commune et pas assez audacieuse, mais les solos donnent un intérêt à la musique. Bien que bâtis à l’ancienne, ces morceaux sont d’un son très actuel comme en témoignage l’utilisation de la guitare pour des solos. Tous les titres sont des compos, à part Follow me, arrangement d’un air traditionnel norvégien ( ! ! ! Michel, prends note !) Le groupe se compose de 10 musiciens mais emploi aussi sur ce disque 8 invités à divers instruments, mais aussi pour chanter. Ce qui permet d’avoir 3 chansons qui sont malheureusement pas très intéressantes. La voix ne donne pas vraiment de mélodie qui accroche. On passe dessus assez facilement. Rajoutons, pour faire 15, qu’il y a un titre particulier puisqu’il s’agit d’un dialogue, un peu con il faut bien le dire, entre deux musiciens. Finalement ce disque, bien que présentant une bonne musique, ne retient pas vraiment mon attention. Il manque quelque chose qui accroche. La récurrence d’un même thème (ou presque) sur plusieurs titres est un peu lassante. C’est dommage car il y a vraiment un bon potentiel dans ce groupe. Ce disque reste quand même très intéressant pour les fans de pur ska jazz instrumental. Ils y trouverons de la qualité.

Ska-P. Que corra la voz !! BMG. 2002.

Après avoir été franchement déçu par le troisième album de Ska-P, j’ai profité d’une occase pour acheter le quatrième pour presque rien. Et puis merde, je vais quand même pas acheter du BMG ! Donc c’est sans surprise que je ne suis pas emballé. Que dire ? On retrouve un peu le même ska rock (de plus en plus rock, voir même hardcore sur 1 titre ou deux) qu’on connaît chez les espagnols. Et puis faire du rock speedé à contre temps n’a jamais donné du ska. Toujours cette utilisation de l’accordéon qui donne quand même une personnalité et offre un son plaisant. Dommage que ce soit sur des mélodies de plus en plus banales. Certains titres n’ont aucun intérêt, c’est la pure copie de ce qu’il y avait de moins bien sur leur albums précédents. C’est toujours sympa leurs petites mélodies de valses qui se transforment en ska speedé au refrain, mais c’est de plus en plus prévisible et terne. Niveau paroles, ça a l’air d’être toujours aussi engagé et virulent (avec les passages obligés : Intifada, Mc Dollar…), mais je peux pas vous en dire plus vu que mon espagnol est très rudimentaire. Pour conclure, c’est pas un disque indispensable, loin de là, même s’il reste quelques chansons sympa, voir même bien. Snif… je me rappelle avec émotion de mon premier disque de Ska-P… C’était mieux avant

Mokoka. Egon lasai. CRASH Disques. 2001.

Voilà déjà quelque chose de plus intéressant… Quoique ce soit pas tout neuf. Nos amis basques sortent un album très sombre austère (on comprend déjà à la gueule de la pochette). Musicalement c’est un punk rock très soft, très haché, mais qui reste trop invariable tout au long de l’album, pour moi (sauf le titre P.E.H. qui sonne plus hardcore par moment). C’est plutôt bon. C’est pas trop mon style, mais ça va je supporte. C’est un peu le genre rock sombre, dur et sans concession, les premiers titres sont assez motivants, mais on se lasse. Dommage que la voix est trop décalée par rapport à l’ambiance de la musique. Je pense que c’est justement cette voix trop monotone (voir même mélancolique si on veut) qui lasse. Les paroles tournent autour de ce qui se passe au Pays basque (répression du mouvement de libération, prison, assassinats… ça tombe pile poil dans l’actu). Pour ceux qui, comme moi, sont un peu rouillé en basque, vous avez des traductions ou des explications de textes en français, anglais et espagnol. En tout 11 titres qui vous secouent quand même + une petite conclusion originale (je vous laisse la surprise), soit près de 35 minutes.

 

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