Voilà un groupe que je ne connaissais pas il y a encore 1 an, mais que j’ai adoré. Leur premier disque, « Let there be surf », chroniqué dans le n°2, m’a retourné ! Meilleur que du surf, du surf’n’roll agité et destroy, speed et génial. Pas trop de concerts à leur actif de par chez moi, donc pas le choix, interview par courrier électronique.
Maître Follas : Petite présentation habituelle du groupe (historique, composition, discographie, nombres de concerts et concerts mémorables…)
Hawaii Samurai : Hawaii Samurai, from Besançon, East coast… on s’est formé il y a un an et demi environ, on a une cinquantaine de concerts à notre actif. Dick Deun’s envoie les riffs du pacifique sur sa Jag’ , mister Bouenax se la donne sur des rythmes voodoo, Morax souffle dans son biniou infernal et pour ma part je fais des grimaces et taquine 4 cordes oxydées. On vient de sortir notre 1er disque “ Let there be surf ” (Nova express/les Productions de l’Impossible/UMC) produit par Lucas Trouble au Kaiser Studio ; on vient d’enregistrer 7 nouveaux titres, toujours dans le même studio, qui figureront sur plusieurs supports… un split 45t avec un groupe surf suédois (The Pipelines) avec qui on part une dizaine de jours en tournée et plusieurs compilations, comme Rock hardi, Abus Dangereux, Folie douce…
Maître Follas : Qu’est ce qui vous attire dans le son surf ? Qu’est ce qui vous motive pour jouer dans ce groupe ?
Hawaii Samurai : C’est une musique un peu à part… qui est, à mon avis, à l’origine de punk-rock… c’est fun, mélodique, sauvage et c’est fait avant tout pour danser… pas de prise de tête, tu envoies la sauce sur des instruments vintages, tu agite la tignasse et tu bouges les genoux… c’est un style très référencé, qui reflète une certaine époque… insouciante et bien “ wild ”… le style est assez large, soit traditionnel, soit plus moderne, avec des tempos plus rentre dedans, des breaks et ce genre de choses… on essaie de jouer sur ces deux plans… on reprend des classiques (Dick Dale, Bobby Fuller…) et nos compos sonnent plus actuelles, un peu dans la veine d’un groupe comme Man or astro man… et on fait quelques reprises comme Dead Kennedy’s, Link Wray…
Dans le surf, tu as le droit de tout faire, il n’y a pas de limite, des morceaux courts, des morceaux longs, des morceaux dans un délire flamenco, des morceaux de punk-rock, des dissonances, des tempos rapides, des morceaux lents plus “ swing ”… c’est instrumental, il faut juste trouver un équilibre, que le manque de voix ne se fassent jamais ressentir, et pour ça tu dois utiliser beaucoup de mélodies, d’harmonies avec les instruments… et sur Cd, on utilise des samples de vieux films d’horreur ou de vieilles séries de science fiction pour renforcer le climat voulu dans un morceau…
Maître Follas : Pourquoi vous contenter d’instrumentaux ? Est-ce que cela ne nuit pas à la diffusion de votre musique ? Quel est votre public ? Des connaisseurs ou des gens qui se trouvent là par hasard ? Comment accueillent-ils cette musique ?
Hawaii Samurai : On ne se “ contente ” pas d’instrumentaux, c’est le style qui veut ça… chaque style à son code, sa charte… et bien le surf, c’est instrumental. Juste quelques cris et quelques onomatopées en espagnol… les premiers groupes surf sortaient des 45t qu’ils distribuaient gratuitement dans les clubs enfumés et sur les plages californiennes, ils se branlaient du music-business et de ce genre de conneries, ; leur truc s’était d’envoyer le bois sur des belles guitares, porter de belles chemises, de faire danser les gens et faire une java du feu de Dieu…si on se souciait de la diffusion de notre musique, on ne ferait pas du surf, on ferait du rap/metal commercial, du reggae ou de la chanson française… le surf est un style assez pointu, la scène est vivante mais très underground, elle concerne une poignée de passionnés/nostalgiques… en France, si il y a 15 groupes surf, c’est le bout du monde… mais, pour Hawaii Samurai, on essaie de jouer avec des groupes différents, ne pas rester coincé dans une scène d’irréductibles qui ne s’ouvrent pas à autre chose… on peut jouer avec des groupes punk-rock, garage, psycho, pop-punk… d’ailleurs, tous les musiciens d’Hawaii Samurai jouent dans d’autres groupes qui n’ont aucun rapport avec la surf-music…
Ce qui est marrant, c’est quand on joue dans des cafés-concerts… les gens ne savent pas ce que veut dire “ surf ”, mais ils s’en branlent, ils dansent, picolent, font les cons… bref, ils se marrent et c’est le principal et à la fin, ils te disent “ putain cool, vos reprises de Pulp Fiction ! ”… ils sont vraiment persuadés que la zique à été composé pour le film … alors que Dick Dale envoyait déjà “ Misirlou ” sur les plages ensoleillés au début des années 60 !
Notre public est composé, en grande partie, de gens qui s’intéressent à de la musique amplifiée, quoi… des rockeurs, au sens large du terme….
Maître Follas : Dans la BD qui se trouve sur votre album, vous posez le Hawaii Samouraï en héros des océans, contre les pollueurs… C’est une réaction à l’actualité récente des côtes atlantiques (Erika et Prestige) ?
Hawaii Samurai : C’est un pote qui nous a dessiné la BD du livret… on voulait une sorte de héros, un peu dans le style des comics 50’s américain, qui défende la veuve et l’orphelin, mais un peu plus rock, quoi… Le Hawaii Samurai est un beau surfeur californien qui à muté en samurai vengeur à la suite d’une coulée de pétrole sur ses plages préférées… sont but, faire disparaître de la surface de la planète les pénibles de tous genres, les casse couilles de première, les rabats joie, les connards de la pire espèce, les fumiers de leur race, les étrons fumants, les coincé du fion… ses armes, un sabre et une guitare !
Maître Follas : Êtes-vous vous même surfers (activité plutôt réduite à Montbéliard, non ?) ?
Hawaii Samurai : Aucun d’entre nous ne pratique un sport… le sport, c’est pour les cons, hé, hé… on est trop occupé pour faire ce genre de saloperies… on est des sacs à gnôles ! Nos spécialités : levé de canettes tièdes, culs sec de whisky et biberonnage intense de pastis… et on aime le sexe aussi… à plusieurs, c’est mieux…
Maître Follas : Il semble que vous attachiez aussi beaucoup d’importance au look 60’s. S’agit-il uniquement de costumes de scène ? Êtes-vous aussi bien looké dans la vie de tous les jours ?
Hawaii Samurai : Non, on n’attache pas spécialement d’importance au look… sur scène, on porte tous les mêmes chemises, c’est tout… dans la vie de tous les jours, on s’habille normalement, perf’, converse et t-shirt des vieux groupes… par contre, tu devrais poser la même question aux fillettes effarouchées de Sparkling Bombs, juste pour se marrer…
Maître Follas : Votre album, sorti en avril 2003, est tiré à combien d’exemplaires ? Comment est-il diffusé ? Se vend-il bien ? Est-il apprécié ?
Hawaii Samurai : Le disque est sorti sur 2 labels, Nova Express et Les Productions de l’Impossible, il est distribué par United Musics Company… il est disponible chez tous les disquaires digne de ce nom, certaines Fnac, dans des listes de distribution, mailorder/VPC et sur notre site… il a été pressé à 1000 ex… on va certainement le re-presser en début d’année… on a été étonné de voir des chroniques du Cd dans la presse nationale à gros tirage, ça fait plaisir, même si on ne se sent pas trop concerné par ces magazines… il y a pas mal de chroniques dans les fanzines, dans des trucs plus pointus et spécialisés…bref, ça suit son cours, quoi… mais le plus important reste le live.
Maître Follas : Quels sont vos projets dans les prochains temps (au sens large, le zine ne sortira qu’entre juin et septembre 2003) ? Des évolutions prévues ?
Hawaii Samurai : On sort donc un split 45t avec the Pipelines, avec qui nous partons en tournée pour une dizaine de dates au mois de Novembre… des concerts en Hollande, Suisse et France… ensuite, on refera quelques shows dans notre région et dans le reste de la France… les nouveaux morceaux que l’on vient d’enregistrer seront dispatchés sur des compilations qui vont sortir en fin d’année… on va se remettre à travailler sur de nouveaux titres à partir de janvier, je pense…
Merci pour l’intérêt porté à nos activités…ciao !