Un des très rares groupes de skinhead reggae, avec un son original, de ska 60’s, avec ce petit côté oldies, sans tomber dans la caricature,… ce sont The Explorers. On en entend beaucoup parler, mais on les entend eux-même assez peu. Les spécialistes du genre reggae - ska 60’s sont fans des Explorers. Leurs apparitions sont rares, mais quelques 45 T. entretiennent la flamme. Le dernier “ Ten commandements ”, sorti en décembre 2002, chroniqué dans Rock’n’Roots n°2, nous rappelle que le groupe est bien vivant. Je les rencontre donc dans leur local de répétion, Strasbourg, port du Rhin, début septembre 2003..
Maître Follas : Commençons par une présentation rapide du groupe et de ses membres.
Rudy : David à la batterie est coiffeur pour chien, Renaud à l’orgue est chef scout et collectionne les mouches mortes, Rudy à la guitare, au chant et à l’harmonica, je suis gynécologue animalier, Florian à la contrebasse est représentant en lingerie féminine. Il manque le tout dernier, Miss Homme Univers, au saxo. Au départ, Florian et moi, fin des années 80, on faisait du ska dans Mister OCB. Après on a recruté des cuivres, acheté une contrebasse et on a fait les Explorers. Depuis 96.
Florian : La base du groupe c’est les 2 frères Rudy et Florian, fans de oï !, de vieux rock’n’roll, de ska. De fil en aiguilles, le groupe s’est composé… jusqu’à la formation actuelle.
Rudy : C’est le morceaux “ Uni pour la vie ” de Lanterne Rouge qui nous a donner envie de faire du ska.
Maître Follas : Dernièrement, en 2000-2001, on entendais plus trop parler de vous. Pourquoi ce petit temps mort ?
Rudy : On a jamais vraiment trop parler de nous.
Florian : Peut être que dans les fanzines il y a eu un petit temps mort, mais on a toujours exister.
Renaud : Si je peux rajouter quelque chose, 2000-2001, ça correspond à l’année où je suis partie en Angleterre. J’étais le batteur depuis 4 ans. A ce moment, David a rejoint la formation et pendant un laps de temps ils ont du reprendre tout le répertoire pour le retravailler avec David.
Rudy : C’est à cette période qu’on a enregistrer le dernier 45 T. qui n’est sorti qu’en 2002. On était juste 4.
Renaud : Vous l’avez enregistrer vers la fin de la période 2000-2001, et il n’est sorti que récemment.
Rudy : De toute façon nous ne sommes pas un groupe très actif. On ne fait pas des tonnes de concerts.
Maître Follas : Justement pourquoi est-ce qu’on ne vous voit pas plus souvent ? Particulièrement à Strasbourg ?
Florian : Nous avons souvent refusé de jouer à Strasbourg. Nul n’est prophète en son pays.
Rudy : Notre dernier concert par ici, je crois que c’est en 99 à Bettschdorf. Maintenant on va revenir.
Florian : Oui on va faire un concert avant que le groupe ne cesse momentanément pour une mise en sourdine, un petit repos. On va faire au moins un concert à Strasbourg ou en Alsace, pour nos amis alsaciens.
Maître Follas : Est-ce que ce retour ne correspond pas à une petite évolution de style ? Un petit peu plus ska que l’album (“ Fight ”, 1999) ?
Rudy : C’est plus énergique !
Florian : Ouais c’est vrai, c’est plus énergique que l’album et ça correspond peut être plus à notre style véritable.
Renaud : A la place de ska, je dirais plus rock’n’roll.
Rudy : Rock’n’Oï !
Renaud : Ouais, dans l’album, c’est plus un ska 60’s qui se révèle, et là on est revenu vers les années 80 et le rock’n’roll, plus énergique, c’est à dire, plus une musique de scène.
Maître Follas : Vous n’avez pas peur de perdre votre originalité, le côté reggae minimaliste, sobre… ?
Florian : On a peut être plusieurs facettes. C’est vrai que la question elle est bien vu, mais comment répondre ?
Rudy : En concert, ça sonnait déjà toujours comme sur le 45T. Déjà avant, quand on enregistrait, on faisait attention à pas faire trop de chichi, trop moderne. On a enregistrer comme en répèt’.
Florian : On a plein de morceaux bizarres qu’on a jamais mis sur support audio. Peut être qu’un jour on va le faire. C’est des styles complètement différents, ni reggae, ni oï ! ni rock’n’roll… des trucs bizarres.
Renaud : Un peu croisés, des mélanges, calypso,…
Florian : Mods story ou Suck my dick, des trucs comme ça, des vieux trucs…
Maître Follas : Quand vous adaptez des vieux morceaux, comme Ten commandements, vous considérez qu’il faut changer les paroles pour coller à la réalité d’aujourd’hui, ou c’est juste un simple hommage à un vieux morceau, un vieux groupe… ?
Rudy : Les deux mon neveu ! En fait si tu voix les paroles des Hot Rods All Stars pour les Ten commandements, il y a des trucs qui ne me plaisaient pas ? “ Tu dois te droguer ”, etc. des trucs marrants, mais passer 15-20 ans t’a d’autres délires. Ça veut pas dire que cette chanson est sérieuse ou a prendre au sérieux, c’est juste un délire. Ça correspond à quelques idées, mais c’est pas du 1er degré.
Renaud : En fait c’est nos 10 commandements à nous. Ça n’a rien à voir avec la réalité d’autres personnes ou une réalité qu’on souhaitait exprimer, c’est plutôt un délire personnel sur les délires qu’on a dans le groupe quand on est ensemble. Ça résume un peu l’état d’esprit du groupe.
Rudy : Ouais, dans les Hot Rods All Stars, il y avait aussi un commandement qui disait : “ Tu dois prendre la femme de ton ami ”. Bon c’était aussi du 2ème degré, mais on a préféré les changer.
Maître Follas : Et après ce 45T. vous avez l’intention d’enregistrer quelque chose d’autre ?
Florian : Nous aimerions, mais le groupe va être au repos les prochains temps, donc on ne va pas avoir le temps d’enregistrer beaucoup de choses. Donc on va plutôt sortir des vieux enregistrements, ou alors, si on a vraiment envie de faire un truc, on va peut être enregistrer.
Renaud : On a un énorme stock d’enregistrements, qu’on a fait pendant l’année, qu’on passe de temps en temps pour continuer de finaliser, continuer de mixer avec notre ami Marco. On sait pas trop, on les laisse pour sortir peut être un 45 ou un album. Ce qui est sûr c’est qu’on a des morceaux enregistré, mais on ne sait pas encore quand on va les sortir.
Maître Follas : Vous continuer avec Like a shot records ?
Rudy : Pourquoi pas ? S’il est d’accord. Renaud c’est un pôte.
Florian : Ouais, on travail avec le Marco qui a déjà été cité, qui connaît très bien notre musique. Il se débrouille pas mal pour le son. Like a shot, dans ce petit monde, assure quand même un maximum.
Maître Follas : Comment vous vous situez dans le milieu skin, avec ses divisions, ses affrontements… ? Vous vous sentez impliqués là dedans ?
Florian : Aucune implications. On a toujours été dans notre petit monde. La plupart d’entre nous ont de très bon amis skin, d’autres un peu moins. Ils pourraient très bien être rastas, n’importe quoi… ça n’a aucune importance pour nous.
Maître Follas : Qu’est ce qui vous motive pour continuer ce groupe ?
Florian : Ce qui me motive c’est qu’on a un groupe qui a une histoire, qu’on s’entend bien entre nous et qu’on fait quand même de la bonne musique. On a un petit public, autant continuer.
Rudy : C’est une soupape de sécurité aussi de faire de la musique. C’est un passe temps, un hobby. Il y en a d’autres qui font de la pêche, du tir.
Renaud : Moi j’ai d’autres ambitions, je veux devenir l’homme le plus connu du monde donc j’aurais un autre groupe, avec moi à tous les instruments. Et on entendra ça partout.
Rudy : A moins que t’ai une scission avec toi même !
Maître Follas : Quelque chose à rajouter ?
Renaud : Je dirais simplement “ Vis ta vie gadgie ” !
Florian : On a des projets, peut être un concert au Zanzibar, avec Rock’n’Roots, bientôt !
Ce concert a eu lieu le 8 novembre 2003 : photos.