A l’occasion d’un bon petit concert au Jack and Zack, petit bar strasbourgeois, nous avons pu apprécier Pete and the Atomics, putain de bon groupe rockab, programmé par l’asso Rocket 99. Il faut dire que leur réputation les avait précédé vu qu’on m’avait parlé d’eux comme d’un des meilleurs groupes rockabilly français du moment, parmi les plus créatifs. Faut dire qu’on a pas été déçu, malgré le prix une nouvel fois exorbitant pratiqué dans ce bar. Du bon rockabilly, bien balancé, et, ce qui n’est pas si fréquent, un chanteur qui se lâche un peu, peut être pas assez souvent (quant au batteur, quoique cacher à l’arrière de la scène, il a fait craquer pas mal de tchaï dans la salle). Et puis, sans toutefois bouleverser cette musique, le groupe ne se contente pas de reprendre le bonnes vieilles recettes habituelles. J’ai donc posé quelques questions à Renaud, contrebassiste et Raphaël, guitariste.
Maître Follas : Petite présentation habituelle du groupe…
Renaud : Le groupe existe depuis le printemps 2000. On a commencé en trio avec Raphaël, guitare électrique, Pierre, guitare rythmique et chant, et Renaud, moi, contrebasse. Un an plus tard on a recruté Nicolas, un jeune batteur. On a commencé à tourner avec un répertoire composé en majorité de compositions, ce qui nous a permis de décrocher pas mal de dates…
Raphaël : Notamment un grand festival, qui s’appelle le festival de Vernouillet, qu’est un grand festival de rock’n’roll, qui regroupe ce qui se fait de mieux en France et en Europe. Ça nous a permis d’y participer et en ce moment, on accumule pas mal de dates un peu partout en Europe : Allemagne, Hollande, Belgique, Espagne, Suisse. Donc y’a pas mal de dates qui arrivent et le disque qui arrive en principe au début de l’année [2003]. Il a été fait sur un label espagnol, qui s’appelle El Toro. Il y a 15 chansons, que des compos.
Renaud : C’est un CD, qui doit sortir plutôt au mois de mai 2003.
Maître Follas : Vous aviez d’autres groupes avant ?
Raphaël : On est tous plus ou moins issus d’un autre groupe avant, avec qui on a pas mal tourné. Pierre, le chanteur, et Renaud faisait partie d’un groupe de rock’n’roll, qui s’appelait Curfew. Il se sont séparés il y a 2 ans. Moi j’avais un groupe qui s’appelait Hollister, qui s’est séparé à la même période. On s’est réuni il y a 2 ans pour démarrer Pete and the Atomics. On a pas voulu refaire ce qu’on avait fait auparavant, c’est à dire reprendre des chansons déjà faites. On a fait nos propres compos tout de suite.
Maître Follas : Et qu’est ce qui vous a amener au rockabilly ? Pourquoi cette musique ?
Renaud : J’ai découvert le rock’n’roll à 13 ou 14 ans, au lycée, où des potes écoutaient Gene Vincent, Eddie Cochran… Et de fils en aiguilles, on est tombé dedans.
Raphaël : C’est un peu la même chose pour tout le monde je pense.
Maître Follas : Vous êtes d’où ?
Raphaël : De Paris.
Maître Follas : Il y a une bonne scène rockabilly là bas [dans ce patelin] ?
Raphaël : Il y a toujours eu un petit milieu de rock’n’roll, rockabilly, blues, et tout ce qui va bien. Il y a toujours quelques évènements qui se passent sur Paris, autour d’un petit noyau.
Maître Follas : Vous essayez d’éviter de faire trop de reprises…
Raphaël : C’est une règle qu’on s’est fixé, d’avoir une identité. Apparemment ça marche bien, ça plait aux gens. Ça fait un peu de nouveauté dans ce milieu où, bien souvent, les groupes reprennent des compos de vieux pionniers. Au cours d’un festival, on peut entendre 3 ou 4 fois le même morceau.
Maître Follas : Apparemment vous tournez pas mal en Europe. Avez vous toujours le même public de connaisseurs ?
Raphaël : Dans tous les pays il y a un noyau de gens qui adorent ça, et en plus, il y a toujours des gens un peu curieux qui viennent et qu’on arrive à convertir… Enfin on espère. Ça fait durer le truc.
Maître Follas : J’ai vu quelque part qu’on parlait de vous comme d’un groupe de “ wild rockabilly ”. Est-ce vous qui avez utilisé cette appellation ?
Raphaël : Non. Pour nous, c’est du rock’n’roll, point barre.
Renaud : C’est assez électrique quand même, pour mettre une bonne pêche.
Maître Follas : Justement ce côté sauvage aujourd’hui on le trouve plus dans des styles comme le garage, le psycho, que dans le rockab… Chez vous, ça vient d’où ?
Renaud : Je sais pas, c’est dur à expliquer. C’est aussi bien la façon de vivre…
Maître Follas : Vous aviez un objectif en créant ce groupe ? Qu’est ce qui vous motive ?
Renaud : C’est de se faire plaisir…
Raphaël : De jouer au maximum, de rencontrer des gens…
Renaud : … et de leur faire partager ce qu’on aime. On a tous un job régulier, et on joue en amateur, le week-end, à l’occasion de vacances…
Maître Follas : Et vous arrivez à gérer des tournées, parfois à l’étranger ?
Renaud : Des tournées c’est un bien grand mot. C’est 2 ou 3 dates qui se suivent, un week-end prolongé… On garde la tête froide.
Raphaël : On en est pas encore aux grandes tournées…
Renaud : Pour le début, on a des dates prévues jusqu’au mois d’août 2003. Ça permet de garder la motivation au sein du groupe.
Maître Follas : Vous allez donc faire un CD. Comment vous le diffuserez ?
Renaud : Au début, c’est pressé à 1 000 exemplaires. Le disquaire espagnol a un bon réseau de distribution en Europe et dans le monde, donc il en envoi 10 à droite, 10 à gauche… ça fait une bonne distribution. On en aura une certaine quantité qu’on vendra sur les concerts.
Raphaël : Passer par ce label, ça permet d’avoir un disque diffuser dans le monde entier malgré tout. Ça reste à un petit niveau, mais il y en a qui partent un peu partout… une bonne promo…
Maître Follas : Pour finir, vous avez quelque chose à rajouter, des projets ?
Raphaël : Continuer le plus longtemps possible.
OK, merci pour l’interview, on attend donc le CD. Rock’n’Roots vous tiendra au courant.