Maître Follas : Et vous avez pas l’intention de sortir un disque, même pas un chti 45 T. ?

David : On est sur un plan avec un type qui bosse dans un studio au port du Rhin, batteur d’un groupe de reggae. Je le connais par les Explorers pour la petite histoire.

Maître Follas : Ils existent encore les Explorers ?

David : Ouais... Si le gars peut nous proposer ça, on le fera. C’est mieux que le matos qu’on a à la maison.

Mariette : Ce sera mieux que notre démo.

David : C’est un petit truc qu’on a enregistré chez nous.

Mariette : ça tient pas vraiment la route.

David : On n’est jamais content de ce qu’on fait, quand c’est toi qui l’a fait, tu critiques.

Tony : Moi j’aime bien ce que vous faites.

Maître Follas : Votre reggae reste très roots, très pur, très typé. Vous n’avez pas envie de partir sur d’autres styles ?

Tony : Si un jour je sens le jazz, je vais essayer de faire du jazz.

Mariette : Je suis pas vraiment d’accord quand tu dis que c’est très pur… Il y a pas mal de membres du groupes qui ont une influence plutôt rock au départ, et ça s’entend au départ.

David : On est 4 dans le groupe à écouter que du reggae.

Mariette : Sham, le bassiste, il n’avait quasiment jamais écouté de reggae avant. Il écoute tout plein de trucs, mais…

David : Le reggae c’est une musique assez ouverte, où t’as plein de trucs qui sont recyclés. Tu peux tout jouer en reggae. Je sais pas comment le dire. Il y a plein de chansons, même de la variété, qui sont adaptés en reggae. Tu peux faire passer plein de styles en reggae. T’as la base : basse, batterie. Nous c’est là dessus qu’on s’est mis d’accord, une base bien roots, et on peut rajouter des lignes qu’ont rien à voir avec le reggae. Même Bob Marley, il a fait venir des guitaristes américain de rock.

Maître Follas : Sur l’album de Nyaman, il y a un titre ska, un titre plutôt ragga…

Tony : C’est la même démarche qu’Indika. La base est reggae, avec des influences rock… Bob Marley c’est ça. Respecter le reggae c’est aussi l’enrichir. C’est pas se prendre pour des Jamaïcains. C’est pas la réalité ça. Si tu vis à Strasbourg comme en Jamaïque alors tu es entré au pays de Candy. C’est pas ce que j’ai entendu dans la musique d’Indika. J’ai pas entendu : " j’me prend pour un Jamaïcain ".

David : Ce serait plutôt déplacé vu ma tête.

Tony : C’est ça qui fait que le reggae a une mauvaise connotation  :l’image du rasta est réduite à celle d’un imbécile sympa.

Maître Follas : C’est du folklore.

Tony : Ouais. Il est marrant, et défoncé. Tu marches dans la rue, un gars t’arrête pour te demander si t’as quelque chose à fumer. Moi ça m’amuse pas, ça me fâche.

David : C’est un cliché.

Tony : Le reggae est une musique réaliste.

Maître Follas : Vos inspirations vous les cherchez où ? C’est le quotidien ou vous aller plus loin ?

David : On essaye forcément d’aller plus loin. Si c’est pour parler de tes problèmes t’appelles un ami. Tu lui explique ce qu’il se passe. Moi je suis étudiant, je vis pas dans la cité, je suis pas dans la merde, donc je peux pas dire que je vis des trucs que je vis pas.

Mariette : Tu parles que de toi.

Tony : C’est pour ça que tu nous a fait venir ensemble, t’as senti qu’il y avait un esprit commun.

Maître Follas : J’ai senti que vous pouviez parler sans vous taper dessus... Pour conclure, qu’est ce qui se passe dans les prochains temps ?

Tony : Il y a notre album qui sort. Sinon on rêve et on essaye de réaliser nos rêves. Quand tu rêve c’est déjà la réalité, t’es dedans. Inconsciemment tu fais ce qu’il faut pour que ça arrive Un pas chaque jour… si tu as l’esprit libre.

Mariette : Nous, on a 2-3 concerts prévus, en mars notamment à la Laiterie, pour la fête du Bloc Santé.[rires]

David : Ouais mais c’est pas encore fait parce que l’an dernier, ils ont même pas voulu nous donner de bières. Il y a eu un petit split dans le groupe.

Mariette : Certains ne voulaient pas jouer.

David : En théorie, j’étais d’accord avec eux : le Bloc Santé loue la Laiterie, ils se font un max de pognon et ils veulent même pas te donner de bières ! Finalement il y a eu une négociation de la part d’une partie du groupe. Et ça a marché.

Nous concluons donc sur cette note optimiste, en espérant que la bière coulera bientôt à flot, sur des tonnes de moules frites. Enfin c’est mon petit délire perso… L’album de Nyaman est dispo à la FNAC et au Virgin de Strasbourg (il est sans doute possible de le commander dans toutes les FNAC de France) ou à l’adresse suivante : Atypique Production, 2 rue de Sélestat, 67 100 Strasbourg ou

www.matiere-grise.fr/nyaman

Un vrai CD démo d’Indika est sorti fin 2003. ( un extrait mp3: Vent de sang )