Mad Sin. Survival of the sickest. People like you. 2002.
Ce nouvel album de Mad Sin nous livre, comme prévu, une forte dose de bon psychobilly speedé (voir même ultra speedé, sur certains titres). Pas de surprise mais une musique foutrement bonne, surtout, à mon avis, sur les titres les plus violents, où l’on retrouve le plus les chœurs. Le son n’est pas bourrin, il laisse la place à des mélodies typiquement psycho, quoique le son de la guitare soit parfois très proche d’un pur punk rock. Disons que toute cette musique est très précise, très carrée, comme on aime. La voix , puissante et virile, mais pas gueulante, amène une dimension différente. Mais il faut bien avouer que les 16 titres ne sont pas du même niveau. Lorsqu’il n’y pas une mélodie qui accroche l’oreille, qui réveille, certains morceaux nous lassent, et la contrebasse ultra rapide devient alors trop répétitive. Malgré ça, il est évident que Mad Sin reste un très bon groupe psycho, assez classique, mais diablement efficace.
Maître Follas
100% Punk Rock. Volume 3. Combat Rock. 2002.
Sur ce troisième volume, nous avons 1 morceaux extrait de chacun des 20 derniers disques sorti chez Combat Rock. Donc pas de vrais surprises, mais l’occasion de découvrir des groupes à côté desquels on était passé (à moins que vous achetiez l’intégralité des productions de Combat Rock). On retrouve aussi des valeurs sûres (selon mon goût, il s’agit de Charge 69, 2 titres, Néophytes, UK Subs, Oxymoron, J’aurais Voulu). Pour ma part, ce disque a surtout été l’occasion de découvrir Wunderbach (qui n’est pourtant un groupe tout nouveau), avec leur Aujourd’hui dan la rue. Mais je ne vais pas trop m’étendre, le style de tous les groupe reste tout de même du pur punk rock, généralement bon (mais y’a pas mal de différences entre les divers punk rock pratiqués). Pour avoir une indication vous trouverez Vice Squad, Braindance, Distorted truth, Perfusés, Unseen, Apaches, Zéro Tolérance, Bitch Boys, Ordures Ioniques, The Dossers, Symphonie Urbaine et Red Flag 77, en plus des autres déjà cités.
Maître Follas
Punk Off. ?. 2002.
Là aussi, il s’agit d’une bonne compile punk rock, mais je n’ai même pas noté le label. Cette compile nous offre un retour en 2 CD sur le vieux punk rock (70’s-80’s), avec des morceaux de légendes que tout punk doit avoir dans sa discothèque (Sheena is a punk rocker des Ramones, Babylon’s burning des Ruts, New Rose des Damned, In the city de Jam, If the kids de Sham 69, No fun des Stooges, Punk’s not dead des Exploited, etc.). Cette compile n’a donc aucun intérêt pour tout bon punk qui n’a jamais été obligé de vendre sa collec’ de disques… Encore que, j’y ai découvert des morceaux de groupes que je ne connaissais pas (je suis loin d’être un connaisseur de la légende punk), du genre The Vibrators, Rezillos (Top of the pops), Stranglers… En bref, il y a bien quelques trucs à découvrir pour les non-spécialistes, et des grands classiques à réécouter, ça fait toujours plaisir (Iggy Pop, Dead Kennedys, The Cramps, Saints, Boomtown Rats… que du bon). Et puis ça élargira la culture musicale de tous ces keupons hardcoreux d’aujourd’hui...
Maître Follas
Néophytes. Ad Vitam Aeternam. Combat Rock, 2002.
AVA est le deuxième album du groupe. Pour ceux qui connaissent le premier (" Entrée en Matière "), j’ai trouvé que celui-ci s’en distinguait pas mal. C’est toujours du punk mais l’influence de Nirvana est bien présente sur pas mal de morceaux, en particulier pour la voix. L’album contient 12 titres, certains plutôt mélodiques, d’autres plus bourrins, certains bons, d’autres plus moyens. Au niveau des paroles, c’est toujours en français et toujours aussi obscur pour certaines (voire plus). A noter un titre caché strictement instrumental qui n’a pas grand chose à voir avec le reste du CD (moi, ça m’a un peu fait penser à du hardcore sombre). En bref, AVA est d’après moi réussi mais attention, ceux qui sont rebutés par les phrases répétées en gueulant à la Kurt Cobain, ne vous jetez pas dessus ! Le CD est dispo chez Combat Rock pour 13 € et pour ceux qui aimeraient se faire une idée avant d’acheter, des titres sont téléchargeables sur
www.neophyte-net.comGilles
Two Tone Club. 1. Big 8 Records. 2002.
Premier album du groupe de ska de Montbéliard. On y retrouve assez fidèlement ce que fait ce groupe sur scène (à l’exception du danseur…). On commence par un ska 60’s instrumental de qualité, assez long, qui prépare le terrain. On enchaîne avec Come, excellent ska roots, à la mélodie percutante et entraînante. On trouve donc sur ce disque pas mal de ces bons morceaux de ska roots, aux mélodies généralement bonnes (People, You’re the one), quoique peu originales. On trouve aussi des morceaux plus rapides, au son plus contemporain (guitare électrique plus présente), avec un chant en français, se rapprochant d’un toast ragga (This Town). Tout ça entrecoupé de courts intermèdes vocaux (histoires de prises de têtes, de flics, de brutalités policières, etc.). Cette musique est donc fidèle à ce que vaut le groupe sur scène, c’est à dire un très bon combo de ska actuel (du son 60’s au son 3rd wave). On sent tout de même qu’il est encore possible d’améliorer le niveau, de trouver des mélodies plus percutantes, un son plus travaillé. Le Two Tone Club est pour moi l’un des tous meilleurs groupe de ska français actuel, dont le meilleur est encore à venir. D’ailleurs le groupe semble motivé pour sortir le maximum de disques, en commençant par des 45 t. réguliers.
Maître Follas
Pustule l’ardéchois et son Bidule. (Radicalement folkloric punk !) Totale auto prod. 2002.
Avec ce premier album, Pustule l’ardéchois, troubadour du désordre et de la liberté, nous plonge avec un humour décalé dans l’univers du rêve et de la Révolution. En effet des chefs d’œuvre tel que Ventrebleu écrit par Igor Agar, un de ces chants dans la droite lignée de ceux d’Aristide Bruant, ou bien Bovéphilia, chanson de soutien à José Bové, en passant par la lutte anti-fasciste, Pustule nous interpelle sur la condition humaine et la connerie de ceux qui nous consomment. Vision critique d’une humanité trop étriquée, cette album a pour but, je pense, de nous remettre en question vis à vis de notre comportement égoÏste envers nos semblables. Merci péquenot ! Ecoute vivement conseillée pour tous les militants de la lutte sociale( qui soutiennent José et ses potes bien sûr !) Voilà un album d’une grande utilité et totalement auto produit !(Eh les copains ça vous en bouche un coin pas vrai !).
Rom
Hawaii Samourai. Let there be surf. Les Productions de l’Impossible & Nova Express Records. 2003.
C’est une dernière minute. Sorti début avril 2003, cet album des Hawaii Samourai ne décevra pas ce qui connaissent le groupe (enfin moi je connais pas beaucoup, mais quand même un peu…). Il s’agit de 12 titres de surf’n’roll, purement instrumental. Un son garage, surf, vaguement rock’n’roll sur quelques titres, parfaitement réussi. Malgré le caractère très spécifique du style (disons même marginal), il ne s’agit pas de morceaux types se copiant les uns les autres. Chaque morceau à sa propre personnalité, ses propres références. D’un morceau de pure surf music, on passe à un morceau plus garage (avec la reprise du thème très connu, dont je ne connais pas le titre, popularisé par Pulp Fiction). On ne s’ennuie pas une seconde si on aime cette musique, cette ambiance. (Particulièrement bon pour accompagner vos soirées très arrosées !) Pour compléter le tout, rajoutons que la pochette du CD est bien travaillée, avec une iconographie très 50’s ou 60’s. A l’intérieur on retrouve une BD, type Comics ricain des 50’s, avec l’histoire d’un surfer, englué dans une marée noire, qui acquiert des supers pouvoir et devient le Hawaii Samourai, un super héros qui vengera les océans souillés par les compagnies pétrolières. Enfin bref, les Hawaii Samourai c’est plus qu’une musique, c’est une ambiance, c’est un show ! Surtout ne les loupez pas s’ils passent dans votre ville.
Maître Follas
Bee Dee Kay and The Roller Coaster. Universoul Twister. Roller Association & Banana Juice. 2002.
Cet album contient 15 titres, soit 45 minutes, de rock’n’roll rapide et relativement violent (pas trop non plus…), enfin bref, c’est pas des puristes. Ce groupe de Tours joue un rock qui se teinte d’influences rhythm’n’blues évidentes, mais aussi de petites sonorités punk à l’occasion (le genre violent quoi…). On y retrouve donc tout ce qu’on aime, excepté le fait que la musique soit tout de même parfois un " brouillon ". J’exagère certainement, mais dès que le tempo accélère, les différents instruments se brouillent entre eux, et le sax par exemple, se retrouve un peu planqué. Par contre d’autres morceaux, aux sonorités plus rhythm’n’blues, offrent un très bon son, laissent apparaître une bonne maîtrise instrumentale. De plus, ce rock est vraiment très varié. On passe de titres violents et rapides comme Just a lie, à des chansons plus lentes, plus blues, plus " sensuelles " comme Cannibal Love. Grosso modo, on peut être très satisfait par ce disque, quoiqu’on préfèrera sûrement éviter certaines chansons (selon ses goûts personnels). Pour ma part j’ai un petit faible pour les morceaux rock’n’roll rapides, comme Like a blast ou pour un bon rhythm’n’blues (avec un clavier omniprésent) comme Get down with it. Je suis surtout impatient de voir un second album de ce groupe, ou de les voir en concert (c’est le genre de musique qui donne sûrement un super show rock).
Maître Follas
Stevo’s Teen. Airlines. Autoprod. 2003.
3ème album des montpelliérains, toujours dans le style ska festif. En fait on retrouve sur ce disque tout ce qui nous a plu sur les 2 précédent. Un ska qui bouge bien, des mélodies qui changent, des références aux vieux ska (reprises des Skatalites, de Madness), des paroles bien foutu (avec du sens et en même temps esthétiques). Les paroles justement : sur Montpellier (comparé à Marseille), sur la jeunesse d’aujourd’hui (la suite de Mac Do), sur le sexe (Viagra, Célibataire, Mangemoi.com). Enfin bref tout ça est à la fois marrant et poétique. Mais plus que cela, les paroles semblent vengeresses : tout le monde ne prend pour son grade (les rasta, les keupons, les fonctionnaires, les internautes vicieux…). C’est parfois caricatural, mais toujours marrant. Musicalement, c’est toujours le même ska, à grand renfort de cuivres. La rythmique est peut être un peu trop invariable, mais des mélodies exceptionnelles sont aussi là pour donner de l’intérêt à la chose. Parfois, ça ressemble plus à de la chanson à texte, avec une rythmique ska en fond. Personnellement, ça ne me dérange pas. Et puis il y a des titres plus reggae, plus punk (la Salsa du keupon) plus raggamuffin (hommage à Massilia Sound System) de haut niveau. Les reprises des Skatalites (Trip to Mars) et de Madness (Tarzan’s Nuts) rajoute un intérêt purement musical à ce disque. En bref, i n’y pas que les paroles qui valent le coup. Rajoutons à ça des intermèdes vocaux marrants et pertinents entre les chansons, des pistes vidéo CD Rom… Ce disque est une belle réussite. Si vous avez aimé les 2 autres vous aimerez celui-là. Dommage que les paroles se laissent parfois allez à la facilité (Fonctionnaire). Dommage aussi que les Stevo’s Teen ne profite pas de l’occasion pour élargir encore un peu leur horizon musical (des styles plus divers…). Mais c’est vraiment les seuls critiques qu’il est possible de faire.
Maître Follas
DONKEY SKONK. Album : Help or fight Babylon (kronik à partir du Cd démo 3 titres). 2002.
Difficile exercice de la chronique de disque-démo ! Pour un petit historique, je connaissais déjà de nom les Donkeys sur Bordeaux en 1999. J'ai pompé quelques infos dans une interview du groupe ou ils se définissaient à l'époque comme ska-core-hip-hop-latino-dub-fanfare. Les origines de cette formation remontent à 1995 et leurs influences sont assez marquées ska-core ( Fishbone, la Ruda Salska - quand c'était bien encore Ndlr ! -, Les Kargol's, The Voodoo Glow Skulls).
3 ou 4 morceaux nous sont proposés ici, avec des compos très marquées Ska-core mais aux styles assez différents. Les cuivres et une guitare bien disto dominent. Les paroles rageuses en français essentiellement sont bien politisées / contestataires ( ne mache pas tes mots quand tu parle des fachos, antifaschist politician ska, fight Babylon, ...). L'enregistrement est de bonne qualité pour ne pas tomber dans du bourrin inaudible, exercice difficile avec ce style très haché. Personnellement j'ai pas trop accroché dans le sens ou rien de musicalement nouveau est apporté : le classique passage du répondeur enregistré, une double pédale parfois trop présente, des compos parfois trop longues. On reste dans du ska-core bien musclé assez propre. Au vu de leur expérience de scène (8 ans d'existence et des premières parties des Kargol's ou des Spook and the Guay avant 99), leurs concerts doivent valoir le coup. Album à se procurer pour les amateurs du genre, mais à écouter au moins par curiosité.
Julien
THE TOASTERS. Enemy of the System. 2002.
Longtemps attendu, ce nouvel album des Toasters a vu sa sortie retardé par la dissolution de Moon Ska USA. Nouveau site, nouvelle distro, nouvelle tournée, bref un des piliers du Ska US est encore là pour longtemps ! Et pour notre plus grand plaisir. Il est distribué sous 6 versions différentes ! La mienne vient de chez Grover, très bon label allemand spécialisé ska. Sur leur site officiel, on trouve au bas mot 35 versions différentes de CD pour leur discographie. Pour moi cette galette est une réussite : un style 100 % Toasters qui fait toujours ses preuves et qui sait être varié ... Que demande le peuple ? La Révolution ? Euh c'est pas le propos ici ! Quoique leurs textes marquent toujours un bon engagement (modern world america, enemy of the system, why oh why, sitting on the top of the world, ...). Les chanteurs alternent et ça donne des style variés, du pur ska trad flirtant avec du ragga, le tout dans un parfait équilibre ... Que du tube ! Coté zique, du très bon, une ligne de cuivres qui n'a rien à envier à personne, sans aller dans les solos interminables, exercices de style parfois soûlants. Guitare et basse ont aussi une bonne place. Bref dans l'ensemble que du bon ! Sauf peut-être un ou deux titres, que j'aime pas plus que ça, mais ça reste personnel ! A noter la reprise, rebaptisée pour l'occasion, sweet home Jamaica ! Donc cette galette à été testée, écoutée en boucle pour vous par Ju qui vous encourage à vous le procurer rudeboys et rudegirls !
Julien
Les Wampas. Never trust a guy who after having been a punk is now playing electro. Atmosphériques. 2003.
Nouvel et 48ème album des Wampas… (euh presque…). Qu’y trouve-t-on donc ? Musicalement ça varie entre du punk rock à l’ancienne et du rock alternatif assez classique, plus quelques titres délirants et lents qui sonnent plus varietoch’ (le vélo violet, liste de droite…). Mais on y trouve aussi quelques sonorités surf sur Little Daewo ou Toulouse. Quelques très bonnes chansons, surtout le tube Manu Chao, musicalement un punk rock agité, aux paroles très wampesques (ironiques et pas gentils…). Mais il faut bien avoué que certaines chansons n’ont vraiment aucun intérêt. Gueuler 5 minutes qu’" il y a des CRS devant la synagogue ", je trouve ça limite. D’autant plus qu’après cela Didier Wampas nous promet de ne plus faire Kippour à la plage. C’est bien sympa de délirer avec des textes grotesques, mais ça ne justifie pas une chanson pour autant. D’autre part j’ai aussi du mal avec les chansons plus lente, toujours ironiques et grotesques (depuis 20 ans le même humour, au moins on peut pas leur reprocher de retourner leur blouson). C’est d’autant plus dommage que sur cet album les Wampas prouvent qu’ils peuvent faire de bonnes choses (Manu Chao, Giscard complice, Country en Croatie…). Pour conclure disons que ce disque vaut le coup si vous êtes fan des Wampas ou si vous êtes pas trop à sec au niveau pognon…
www.wampas.comMaître Follas
Paris Violence. Cauchemar Abyssal. Rural Muzik / Islika Produktions. 2002.
Paris violence c’est Flav et Spirou, 2 musiciens qui font tout sur ce 45 t. de pur oï ! pas trop violente. En fait, la musique rapide et banale (longues phrases de guitare saturée et lancinante) est assez en retrait par rapport au chant. La voix bien cassée gueule des paroles qui sont franchement géniales. L’âme des suicidés, le premier titre, est vraiment excellent, quoiqu’il mériterait des efforts sur la musique (les solos de guitare et le clavier arrivent comme un cheveu sur la soupe). Mais celle-ci créé tout de même une ambiance glauque, noire, qui colle avec ces paroles très crues. Ensuite, Premiers symptômes continue dans le style noir et glauque, voir même morbide, toujours avec cette musique incongrue. Le clavier devient même dérangeant à la longue. Malgré tout, cela a un petit côté Infanterie Sauvage. Cauchemar abyssal, sur la face B, retranscris une atmosphère étrange (encore ce foutu clavier, qui fait très Indochine). Mais la musique, plus présente, colle parfaitement avec ces paroles qui décrivent une atmosphère " abyssal " et démoniaque. Ce disque est surprenant. Contrairement à ce quel nom du groupe laisse entendre, pas de rock violent et saccadé. Toute cette musique est très lisse, presque une musique d’ambiance, malsaine, étrange. Bonne curiosité.
Maître Follas
Œil pour Œil. Perpète. Bords de Seine. 2002.
Avant la sortie de leur album en 2002, ce petit 45 t. d’Œil pour Œil nous livre 3 titres de pure oï ! bien gueulée. Tout d’abord, sur la face A, Perpète : une musique simple et pas trop rapide, le chant tout aussi simple, les paroles fortes sur la taule. Puis sur la face B, A boire ! et Dictateur, toujours dans le même style oï ! plutôt lente. Des histoires de skins, qui préfère boire que de faire de la politique… La musique reste très basique, les paroles pas forcément connes, et le chant bien violent. En bref de la bonne oï ! mais très classique, pas vraiment original, rien de transcendantal. Il est évident que ça doit être plus intéressant en concert.
Maître Follas
Les Poches. Les seigneurs de Lager. Lion Records / Bords de Seine. 2002.
Premier EP du groupe punk oï ! de Bordeaux. 4 titres. La musique est rapide, violente et variée, la voix est originale, mais malheureusement, pas très audible. C’est dommage les paroles sont pas connes. ALF, premier titre, hymne à l’amitié , à l’unité du mouvement. Puis vient l’excellent Soirée Oï !, avec une guitare un peu rock’n’roll qui amène une musique plus vivante. Par contre les paroles restent limitée et déclinent les thèmes skins & punks (bière, gonzess, bastons). Mais musicalement, cette Soirée Oï ! est vraiment excellente ! Sur la face B, on retrouve AcvDçu, bon titre punk, aux paroles désespérées, toujours sur l’esprit skin. Pour finir, une chanson en anglais Tears of Lager, à la musique originale mais lassante par l’omniprésence du même son de guitare. En bref, il y a du très bon son sur ce disque, une recherche musicale, des efforts, mais le gros problème est que la voix reste assez inaudible, et que la guitare est bien trop mise en avant, ce qui peut être corrigé dans les productions ultérieures. Soulignons aussi les efforts pour la présentation du disques (images de beuveries médiévales).Les poches, dont j’avais déjà pas mal entendu parler, ne me déçoivent pas.
Maître Follas
Lourds 5. Touche pas à mon bock ! G.A.L.B. Records. 2002.
Voilà 3 titres de oï ! venus de Bretagne, avec toujours les thèmes habituelles : bière, violence… (ah, pas de tchaï ce coup-ci). Musicalement, on commence avec un morceau oï ! rapide, chant classique, Oï ! the lourds. Puis, un morceau mieux foutu à mon avis, rapide et violent : Je suis un pilier. Avec Cellier, sur la face B, chanson hommage à leur bar favoris, on a 3 titres de oï ! bien balancés, bien violents, comme on aime. La musique colle parfaitement à la voix, qui chante de manière un peu différente et originale sur le dernier titre. Cet EP est un très bon disque oï !
Maître Follas
Western Special. Moonlightin’. Patate Records. 2003.
Le retour des Western Special se fait avec ce disque, bien dans la lignée des précédents, de ska roots, ska jazz. Les sonorités sixties s’affichent dès les premières notes. Le ton de l’album est très jazzy, tel que le représente bien la pochette du disque (décor nocturne d’un appartement à l’américaine, design 60’s, obscurité kitsch…).Musicalement, c’est 12 titres, plus 1 caché (soit plus de 40 minutes de musique), dont 6 chansons. On retrouve toujours ces rythmes lancinants de ska jazz, avec un son de piano et un son de saxo très jazz. Seule la rythmique nous rappelle encore le ska. La premier morceau, instrumental, nous met dans l’ambiance (Spleen city). C’est pas déplaisant. Mais en plus de ce ton général, on trouve quelques mélodies plus dansantes (See them drop) et 5 chansons qui valent particulièrement le coup, de par leur mélodie particulière, mais aussi, par la voix de la chanteuse, Christelle (Sax alto). Plus particulièrement, il faut noter Bei mir bist du schön, chanson en allemand, à mon avis le meilleur titre de l’album, ou encore les excellents These strange weeks et My Dreams. Par contre certaines expériences sonores électroniques (presque rien en plus) me semblent vraiment déplacée sur Last Hope. Et j’ai aussi du mal à supporter Departure, titre instrumental sur lequel le bassiste nous raconte quelques trucs en anglais (j’ai pas tendu l’oreille pour essayer de comprendre). La voix donne un effet intéressant, mais la musique de fond ressemble plus à une musique d’ascenseur. Disons que si l’on est pas fan de ska jazz on s’ennuiera ferme sur la moitié de l’album, et on prendra du plaisir sur le reste. Moi par contre, j’aime ce disque. S’il y a bien 1 ou 2 titre sans intérêt, le reste est bon, et même très bon pour 3 ou 4 chansons. Je n’ai rien contre le ska instrumental, mais quand on a une chanteuse comme celle-ci, pourquoi la cantonner à quelques chansons ?
Maître Follas
Dirty Floï. Génération perdue. Rocking Class Heroes. 2002.
Voilà 11 titres de punk / oï !, direct from Marseille. Ce premier album du groupe compte 35 minutes de musique, 11 courts morceaux, rapides et violents, musicalement variés (punk, oï !, ska-punk, rythmiques variées…). On part sur un excellent Enfant du chaos, un titre punk violent et caricatural, mais ça fait du bien de se défouler comme ça. Musicalement, ça reste approximatif. Après tout on s’en fout, c’est du bon punk rock. Quelques chansons engagées (de manière pas très fine, mais bon…) du genre Collabo, Jean Paul II (très bon). A part ça pas mal de thèmes différents, comme l’illustre le nom des chansons (Hooligan, Génération perdue, CRS…). Mais il semble que Dirty Floï soit particulièrement préoccupé par la mort (Tueur des trains, Meurtrier…). La chanson Tueur des trains est peut être une des meilleurs musicalement, avec ces gros chœurs punk et son rythme rapide et saccadé. Ce disque est peut être une bonne thérapie pour eux… Mais à part leurs questions existentielles, Dirty Floï nous donne notre dose quotidienne de bon punk rock, de oï ! bien méchante, de musique violente, au chant gueulé, aux paroles simplistes, désespérées et virulentes mais qui défoulent bien. Symbolique de cela, un titre ska-punk, Abbats l’État, caricature de chanson anar bête et méchante. Dans l’ensemble c’est une ambiance noire (illustrée par la pochette du CD, un paysage industriel), mais qu’est ce que c’est bon ! Rocking Class Heroes, 103 rue de Rome, 13 006 Marseille.
rockingclass.heroes@caramail.com
Disponible sur la liste RudeBoï!, (voir adresse p. 52-53).Maître Follas
Back at the Hop. Beer’n’dance, ska’n’rocksteady. Spirit of 69 Records. 2002.
Ce disque est la suite de la compile Night at the Hop qui date de 1999, et sur laquelle on retrouve de très grand classiques du ska et du skinhead reggae (par Dennis Alcapone, Derrick Morgan, The Wailers, The Pyramids, etc.). Ce coup ci, peu de grands noms (juste The Aces et The Gladiators). Le disque commence par l’excellent Reggae Motion des Aces, qui ravira les fans des 60’s. Le reste du disque est du même acabit. D’excellentes mélodies, plus ou moins connues, avec un son divin (surtout le What can I say des Tartans). Toujours le même style ska, rocksteady, reggae à l’ancienne, sans vraiment trouver de variations, mais pourtant, rien d’ennuyeux. Les mélodies ressortent bien. On a tout de suite envie de se lever et de danser (pour ça, ne pas manquer le super Hold The Pussy par Kid Jungo ou encore Open up, Pussy sweet gal par Clancy Eccles). Malgré ça, on peut préférer le premier volet de la série, qui tape un peu plus haut dans les tubes. Toujours est-il qu’il s’agit pour moi d’un des meilleurs disques parmi les nombreuses rééditions récentes de classiques ska reggae 60’s. Les fans de ce style ne peuvent passer à côté.
Maître Follas
The Explorers. Ten Commandments. Like a Shot Records. 2002.
Un petit EP pour le retour en force des Explorers le groupe de skinhead reggae strasbourgeois, l’un des meilleurs en France dans ce style. On les annonçait disparu et voilà qu’il nous sorte 4 titres de derrière les fagots, et on murmure qu’ils préparent un album pour bientôt. Pour ces 4 titres on commence par un Mégalo Ska, un ska très contemporain qui nous change un peu de ce que l’on connaissait des Explorers. Ce qui ne change pas, c’est la voix si originale. Puis on enchaîne avec les Ten commandments, un ska 60’s assez rapide avec une voix magistrale qui énumère 10 commandements étranges (pas le genre très catholique…). La face B commence avec Drop Him, qui ressemble plutôt à un bœuf, improvisé en studio. Ça donne tout de même un reggae 60’s bien balancé, assez classique. Pour finir, Prostitute Riot, un ska rapide qui sonne très contemporain, avec un son de guitare. Donc tout ça donne 4 morceaux assez courts, avec une nette évolution vers le ska, vers un son moins 60’s, ce qui n’est pas génant. Espérons tout de même que les Explorers garderont ce sui fait leur originalité, leur reggae à l’ancienne, simple, sobre et sans prétention.
Maître Follas
Abdi & Dricks. Né là-bas / Quelques mots. Natty Music. 2002.
Une autre production reggae strasbourgeoise. Il s’agit d’Abdi et Dricks qui sortent ce CD 2 titres. Tout d’abord, Né là-bas, un reggae assez classique, qui sonne très reggae français actuel (c’est à dire que je ne cours pas après), mais qui vaut le coup par une grande richesse instrumentale. Composé et interprété par Abdi (clavier et chant), avec Dricks à la guitare et quelques autre musiciens (un bon saxo et d’excellentes percus). Les paroles sont assez classique et le chant, qui ressort bien assez banal. En fait, on a tout de même 4 minutes de bon reggae, plutôt rapide et riche. Puis Quelques mots, de Dricks (chant et guitare) avec Abdi aux chœurs et quelques autres musiciens. Un reggae lent et très classique musicalement. Par contre la voix, travaillée en studio, est intéressante. En bref, 9 minutes de bon reggae, trop classique à mon goût, mais sûrement très enrichissant pour les fans de reggae français actuel. Ce disque est dispo à Strasbourg (au Can’Art, pl. de Zürich ou au Fun House), mais il n’y a pas d’autre contact indiqué sur le CD.
Maître Follas
Nyaman. être Humain. Atypique Productions. 2003.
Voilà déjà 2 ans que l’on attendait cet album de Nyaman, après un CD 4 titres prometteur. Il sort enfin et c’est sans surprise que l’on retrouve le reggae roots que l’on commence à connaître avec Nyaman. Ce groupe tourne de plus en plus et commence à s’imposer sur la scène reggae. Sur 15 titres, soit près d’une heure de musique, on trouve tout de même certaines variations de style qui changent de ce que l’on avait sur le 4 titres : un morceau ska, de petits accents ragga… Mais l’essentiel reste du bon reggae roots, au son heureusement original (forte présence de la basse, rythmique riche), et pas trop lent. Le son est très soigné. Il y a bien quelques morceaux lents, musicalement sobre, dont l’intérêt principal est la voix. A ce niveau, il faut préciser que l’intérêt de cette musique réside surtout dans cette voix originale, mise en avant (notamment sur 2 titres a capella en ouverture et en conclusion de l’album), qui donne toute la personnalité de ce disque. Même si les paroles sont parfois naïves et insistent trop, à mon goût, sur des thématiques très peace & love, la voix est le principal instrument de ce groupe. Très douce, mais pas niaiseuse, elle colle parfaitement avec cette musique cool, mais pas soporifique. L’atmosphère très " love " (pour trouver une expression simple, mais caricaturale), légères (pas prise de tête) est vraiment calmante. On écoute longuement ce disque sans se lasser et sans qu’il devienne un bruit de fond. Pour ce qui aiment le bon reggae roots, pas caricatural, ce disque sera bon (à condition de supporter les paroles, qui sont très poétiques, mais parfois beaucoup trop naïves).
Maître Follas
Les Suprêmes Dindes. Blanc de Poulet. (Rock accidentel). Décibel Prod. 2003.
Les Suprêmes Dindes est un groupe peu commun de femmes modernes, et pleines de rêves. Ce premier opus de 16 titres, mêlant mélodies lancinantes, riffs ravageurs et balades mélancoliques d’une société à la pointe de l’individualisme, ravira autant les fans de rock’nd’roll que les inconditionnels du punk le moins calme ! Les Suprêmes Dindes peuvent, dans leur genre, je pense, prétendre jouer une musique d’une couleur vraiment particulière( et j’dis pas ça parce que je les ai rencontrées !), on passe de chansons engagées telles que petit français ; mini-satire du français moyen un peu facho, beaucoup macho(quelle différence d’ailleurs ?) ou La nature, véritable programme écolo( j’exagère toujours sur le côté sérieux mais on s’refait pas comme dirait l’autre !).Accordez à cet album toute l’attention qu’il requière car pour peu qu’il vous file la chaire de poule… et en plus c’est même pas du LSD. Alors allez y s’en craindre l’over dose !
Rom
Hellbats. Fast’n’Heavy. Productions de l’Impossible & Nova Express Records. 2002.
Après un EP avec Blue Movie, groupe australien, voici le premier CD d’Hellbats. C’est un psychobilly puissant, au rythme lourd, avec une voix gueulée qui sonne parfois plus metal. Cette influence metal est aussi très présente par certaineslignes de guitare. Mais, sur les 6 titres, certains ressemblent plus à du punk rock speedé avec contrebasse (unknown rocker, cannibal nekrofile) et d’autre à du psycho très puissant (the witch, fast’n’heavy, et mon préféré human barba). Donc dans tout ça, vous avez 6 titres psycho punk, soit plus de 20 minutes de bonne musique violente et radicale. Pour l’avoir observé en concert, je peux vous dire que la musique d’Hellbats déclenche de sacré pogo de dingues. Et bien ça marche aussi dans votre salon… Il est vrai que cette musique est assez particulière, mais elle reste accessible pour tous ceux qui écoutent du punk rock ou du psychobilly. http://membres.lycos.fr/hellbats/
Maïtre Follas
Hellbats /Blue Movie. Hellbats – Victim of Madness / Doghouse Blues – Attack of the brain eateis. Pure and Proud Records. 2002 (enfin je crois…).
Ce maxi 45 T est la première production de Pure and Proud Records et aussi de premier disque d’Hellbats. De ce côté là, pas de problème, Hellbats nous sort 2 titres de haut niveau. Tout d’abord Hellbats, très bon instrumental psycho punk, relativement rapide (le meilleur titre du disque à mon avis), puis Victim of Madness, psychobilly puissant, bien méchant et teigneux. Pour ce qui est de Blue Movie, le premier titre Doghouse Blues est un titre punk rock teinté de psychobilly, avec un chant très présent, vraiment chanté (pas le genre hurlé). Quand à Attack of the brain eateis, il s’agit d’un titre psychobilly rapide et bien foutu, avec toujours le chant mis en avant, avec des riffs rockabilly de base à la guitare. Les 2 groupes ne sont pas tout à fait dans le même style, mais se marie très bien. Le côté sombre, noir d’Hellbats fait ressortir un aspect plus méchant à cette musique. Cependant je classerais tout de même ce disque plutôt dans un rayon punk rock, mais ce n’est pas une étiquette qui fait une bonne musique.
Maître Follas
Rollings. Are you ready for ska / Mission from the darkness. Gem-Tone Records. 2002.
Il s’agit là du 45 t. d’un groupe japonais de ska, dans le style 2-tone et 3rd wave. Nous avons découvert ces braves gens lors de leur tournée européenne du début 2003, plus précisément lors de leur passage au Tigre à Sélestat. Ils ont enflammé la salle, qui leur a imposé 4 rappels (ils en pouvaient plus mais le public les empêchait de descendre de scène…). Faut avouer qu’entre leur ska rapide, et les jambes de leur section cuivre (3 petites japonaises, habillées en costard, avec mini-jupe et collants à damier,...) mais revenons à la musique. Sur ce 45 t., que vous trouverez au prix de 1,000 ¥ hors taxe (je sais pas s’il est distribué en Europe, et donc en €), il y a donc 2 titres : Are you ready for ska sonne très 2-tone (avec le clavier, le chant à l’anglaise) et c’est une putain de bonne mélodie qui ne laisse personne assis. Le second Mission from the darkness est plus rapide, plus contemporain et me plais moins, mais faut croire que je suis le seul de cet avis. Tout le monde a l’air enthousiaste. En tout cas, ce disque est très représentatif du groupe sur scène. Sachez aussi que leur premier album, I got no reason, est sorti en 2002. Pour trouver cet excellent son japonais, une seul solution sûre, le site web :
http://www.neoska.com/rollings/Maître Follas
Guerka. Psychopains. Autoprod. 2002.
Pour leur première production, ce groupe de Charleville Mézière nous livre une musique rock assez diversifiée aux influences punk évidentes, mais qui touche parfois plus à la chanson à texte. Le premier titre est un instrumental rock assez dur. Ensuite les chansons forment une histoire détaillée dans le livret du CD (une histoire hollywoodienne), lequel livret est d’ailleurs bien illustré, de manière originale. On retrouve en fait un rock qui fait parfois penser à la Mano Negra (avec chant en espagnol), parfois à Noir Désir, avec utilisation de cuivres. Sur 6 titres, c’est à dire 25 minutes, on a aussi des influences plus diverses (une rythmique ska par ci, une basse funky par là, guitare saturée punk ailleurs…). Un son qui pète bien, une voix très présente, pas ridicule, et tout ça reste cohérent, très rock français. Les amateurs apprécieront. Pour ma part, je dois avouer que j’ai toujours du mal avec ce genre un peu soft, mais là le groupe s’engage à fond dans ses chansons, il y mette du cœur et des tripes, il en ressort une putain d’énergie (qui doit faire merveille en concert). Association Guerka, 12 rue de Famiemont, 08000 Charleville-Mézières.
http://guerka.free.fr ou guerka@free.frMaître Follas
Lutin Bleu. Leur bonheur est total. Autoprod. 2002.
Les Lutins Bleus, c’est un boys band rock, c’est à dire une musique ultra ironique, mélangeant tous styles (du punk Comme des dingues au mambo de la Vache mambo !). Leur album vaut un sacré coup d’œil, ça fait longtemps que j’avais pas vu un truc aussi bien fait. Un véritable catalogue " Félé poches 7 jours ", bourré de jeux de mots, de photos montages marrants, de textes… joutez à ça que leur album est un double CD : le Cd audio et un CD Rom, avec bonus tracks, vidéos et logiciel de remix des morceaux. Le tout présenté façon " groupe de jeunes à la mode " (avec poster du boys band…). Musicalement, ça reste donc assez variés, toujours avec un son rock sur les 16 titres (50 minutes). Les textes ont une grande importance, certains morceaux sont donc plus des chansons à textes (Y’en a des), ce qui n’exclue pas une forte présence musicale. Faut avouer que pour un coup d’essais c’est presqu’un coup de maître pour ces 3 jeunes (ça fait 10 ans qu’ils tournent dans les bas fond sordides du rock,…)
Maître Follas